Lecture

Ils vont tuer Robert Kennedy de Marc Dugain #RLN2017

En cette période de [presque] rentrée littéraire, Babelio et Gallimard m’ont proposé de recevoir le tout dernier roman publié de Marc Dugain, Ils vont tuer Robert Kennedy, à travers l’opération Masse Critique [et je les remercie !]. L’auteur devient tout doucement un habitué de ma bibliothèque et cette nouvelle lecture n’a fait qu’augmenter mon envie de continuer ma découverte de sa bibliographie.

Résumé

Dans ce roman, nous suivons le professeur O’Dugain qui enseigne l’histoire contemporaine à l’université de Vancouver alors qu’il décide d’emmener, pour la toute première fois, son épouse dans la maison de ses parents, décédés une trentaine d’années auparavant. Cette visite est l’occasion pour lui de se replonger dans ses souvenirs et, plus précisément, dans le grand sujet de recherche qui l’a occupé durant toute sa carrière académique : le lien possible entre les meurtres des frères Kennedy et les décès violents de ses parents alors qu’il était lui-même adolescent. 

Ce que j’en ai pensé ?!

Dans ce roman, Marc Dugain revient sur une époque qu’il avait déjà illustrée dans La malédiction d’Edgar [qui a rejoint ma PAL vendredi dernier], une biographie romancée d’Edgar J. Hoover, grand patron du FBI de 1924 à 1972. C’est donc un sujet qu’il maîtrise assez bien et ça se ressent. Ici, le narrateur développe une théorie assez complexe pour expliquer les assassinats des frères Kennedy où l’hypothèse du complot est omniprésente. Je ne connais pas suffisamment l’histoire politique américaine pour distinguer ce qui est plausible de ce qui relève de la fable mais certaines explications rejoignent celles que j’ai déjà pu lire dans d’autres ouvrages plus théoriques traitant des mêmes sujets. En tous cas, cela m’a beaucoup intriguée et j’ai bien l’intention de lire d’autres ouvrages non fictionnels pour mieux comprendre cette période et ses enjeux.

Par l’intermédiaire de son narrateur, Marc Dugain dénoncent notamment les liens étroits qui se tissent entre le pouvoir, les services secrets et le milieu de la mafia et comment tout ce petit monde peut en venir à collaborer dans l’ombre pour éliminer ceux qui les empêcheraient de mener leur business comme ils l’entendent. Cela fait froid dans le dos ! L’auteur fait également des parallèles avec le fonctionnement actuel de la politique et de la surveillance, en lançant quelques pistes qu’il aborde plus longuement dans L’Homme nu.

Le roman est construit à l’aide d’une double narration. D’une part, l’histoire personnelle du professeur, racontée à la 1re personne du singulier et, d’autre part, le développement de son sujet de recherche retraçant les dernières années de vie de Robert Kennedy depuis l’assassinat de son frère aîné. Cette théorie est racontée à la 3e personne du singulier et le ton employé m’a semblé plus incisif et vindicatif, comme une sorte de démonstration parfois emprunte d’urgence. La narration en “je”, par contre, m’a parue beaucoup plus apaisée. La description qui nous est offerte de Robert Kennedy présente un homme empli de convictions qui souhaitaient effacer les dettes morales de son père [proche du milieu] en accordant davantage de droits aux minorités et aux plus démunis. Une ambition politique identique à celle de son frère et qui était loin d’être au goût de ses homologues. On nous décrit également un homme détruit par les drames familiaux et terriblement conscient des menaces qui pèsent sur lui. On est assez loin du glamour habituellement associé aux Kennedy.

Le narrateur, quant à lui, est un personnage à la fois attachant et énigmatique. Au fur et à mesure qu’on avance dans son histoire, il nous devient difficile de lui faire confiance car il semble que la folie et la paranoïa ne sont jamais tout à fait loin…

Dans ce roman, Marc Dugain nous dépeint également l’histoire d’une jeunesse qui a cru au changement proposé par les Kennedy, puis, qui a lentement sombré dans la drogue. Là encore, cela m’a donné envie d’en apprendre davantage sur le mouvement hippie et sur les raisons qui ont provoqué son déclin ainsi que sur le développement de l’hypnose en psychologie, discipline qui semblait être la spécialité du père de notre narrateur.

C’est un récit qui m’a vraiment passionnée mais que j’ai parfois trouvé difficile à suivre. Je lui reprocherais notamment quelques répétitions dans les parties concernant Robert Kennedy. Même si je pense que celles-ci participaient à une volonté de rendre compte de l’enlisement de Robert dans la dépression et dans ses responsabilités, cela m’a parfois exaspérée. Néanmoins, je vous le conseille si vous aimez les histoires dans lesquelles la politique vient jouer un rôle ou encore si vous aimez les romans qui pourraient remettre en doute votre vision du monde.

Infos pratiques

  • Auteur : Marc Dugain
  • Titre : Ils vont tuer Robert Kennedy
  • Edition : Gallimard, 2017
  • Nombre de pages : 400
  • Genre : contemporain, thriller politique
  • Challenge : cette lecture me permet de valider la catégorie “roman de la rentrée littéraire de septembre” du challenge 2017 de Mille vies en une ainsi que ma participation au challenge Un pavé par mois de Bianca [de justesse].

N’hésitez pas à me dire si cette chronique vous a donné envie de découvrir ce roman ou à me conseiller d’autres romans du même genre. Pour le moment, j’ai deux autres romans de Marc Dugain dans ma PAL : La Malédiction d’Edgar et Une exécution ordinaire.

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Cette chronique me permet également d’introduire un challenge réalisé par PikoBooks et qui vise à moderniser un peu la rentrée littéraire en améliorant la visibilité de celle-ci sur Internet. Pour en savoir plus, je vous invite à visiter son blog et sa chaîne Youtube. Dans ce challenge, il faut notamment lire deux ouvrages de la rentrée littéraire, c’est donc chose à moitié faite ! 😉

 

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