Culture,  Lecture

Le Soleil des rebelles de Luca Di Fulvio

Si vous me suivez régulièrement, vous n’avez pas pu louper mon coup de cœur pour Le Gang des rêves de Luca Di Fulvio, en fin d’année dernière. Ce ne fut en tous cas pas le cas de Marion, de Slatkine & Compagnie, qui ma proposé de découvrir le dernier roman actuellement publié en français de l’auteur : Le Soleil des rebelles.

Résumé

Bohême, 1407. Le jeune prince Marcus II de Saxe assiste, impuissant, au massacre de ses parents et de sa petite sœur lors de l’attaque de leur château. Sauvé de justesse par la fille de la sage femme, il doit changer d’identité pour survivre et devient serf de la plèbe. Comme ses compagnons, Marcus, devenu Mikael, subit les privations et les humiliations : le nouveau seigneur Ojsternig est un être malveillant qui prend plaisir à voir souffrir sa main d’œuvre. Et ce, d’autant plus qu’un groupe de rebelles tentent de s’émanciper de son autorité.

Ce que j’en ai pensé ?!

Encore une fois, je me suis laissée happée par le talent de conteur de Lucas Di Fulvio. Comme dans son livre précédent, nous suivons le destin d’un jeune garçon qui rêve de changer le monde et doit faire face à la violence des puissants qui l’entourent.

Cette fois encore, l’auteur nous dépeint des personnages féminins forts, au caractère bien trempé et qui doivent lutter contre la brutalité des hommes. Rien ne leur est épargné : j’en viens à penser que l’auteur à un penchant pour nous décrire des scènes de violences sexuelles…

La princesse se leva, ramassa sa tunique, l’enfila et la boutonna serrée, jusqu’au cou. Puis elle se dirigea vers la porte et l’ouvrit. “Bonne nuit, père”, dit-elle en se glissant hors de la chambre. Ojsternig ne répondit pas. Il attendit que sa fille soit sortie, avant de palper son corps émacié, desséché par la rancœur et le vice.

Dans ce roman, les femmes sont prises de force par leur maître ou tout homme pouvant exercer un quelconque pouvoir sur elles. Après les combats, elles font également office de récompenses pour les vainqueurs… même s’il s’agit de fiction, c’est on ne peut plus révoltant.

Dans ce roman, il est surtout question de justice et de liberté. Mikael cherche à comprendre comment il pourrait rendre la société dans laquelle il vit, plus juste. Par l’intermédiaire du servage, on s’interroge sur la condition de ces hommes réduits en esclavage.

Il est également beaucoup question de loyauté dans cette histoire : non pas celle du peuple pour leur souverain qu’il méprise, mais pour certaines figures qui tentent de renverser le pouvoir. A l’opposé, les puissants témoignent de leur capacité à se trahir les uns, les autres pour grappiller un temps soit peu de pouvoir supplémentaire. C’est une dualité intéressante.

Il est également beaucoup question d’amour dans ce roman. Celui-ci revêt plusieurs formes, plus ou moins évidentes : couples d’amoureux, amour filial, amour incestueux, amour déchu ou retrouvé…

Les seuls bémols que je trouverais à ce livre, c’est le côté manichéens de ses personnages. Les méchants sont extrêmement caricaturaux sauf, peut-être, Ojsternig, pour lequel l’auteur nous dévoile des failles, . D’autre part, j’ai trouvé que la fin était assez prévisible malgré le suspens qui nous tient en haleine durant tout le roman.

Néanmoins, cela ne m’a absolument pas empêché de profiter de ma lecture ! Si vous ne connaissez pas encore cet auteur, je vous conseille vraiment de le découvrir ! Pour ma part, il me reste à mettre la main sur Les Enfants de Venise qui est sorti en version poche, il y a quelques mois.

Infos pratiques

  • Auteur : Luca Di Fulvio
  • Titre : Le Soleil des rebelles
  • Édition : Slatkine & Compagnie, 2018
  • Nombre de pages : 637 pages
  • Challenges :

 

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