
Les Dames de Kimoto de Sawako Ariyoshi
Et si je vous disais que j’ai deux ans de retard pour la lecture de ce second fantastique classique de janvier ? Ma lecture Des Dames de Kimoto de Sawako Ariyoshi était initialement prévue pour le Club de lecture des Ponctuelles, de janvier 2022… Mieux vaut tard que jamais !
Résumé
Dans ce roman, nous suivons les destins d’Hana, Fumio et Hanako. Trois générations de femmes d’une même famille qui nous permettent de vivre les grands changements sociétaux qu’a connu le Japon tout au long du XXe siècle. Et surtout, de voir l’évolution de la place des femmes dans ce nouvel échiquier.
Ce que j’en ai pensé ?!
Encore une fois, c’était un roman pour lequel j’avais eu de très bons échos et le bandeau vantant l’autrice comme la Simone de Beauvoir japonaise m’avait appâtée [faut arrêter avec ces comparaisons bancales, vraiment !]… J’ai donc quelque peu déchanté en lisant la première partie, consacrée à Hana avant de trouver un peu plus de plaisir dans ma lecture à partir de la 2e partie.
Ce qui me gênait, d’abord, c’était le ton assez « nunuche » avec lequel l’histoire d’Hana était racontée. Je ne sais pas si c’est dû au style de l’autrice ou à la traduction mais cela m’a vraiment dérangée. Cela m’a semblé moins flagrant en avançant dans le récit mais peut-être m’y étais-je juste habituée car le point de vue est resté celui d’un narrateur omniscient tout au long du roman.
J’ai eu du mal à m’attacher aux personnages. Hana est malheureusement trop ancrée dans les principes rétrogrades selon lesquels elle a été éduquée et refuse d’évoluer avec son temps. C’est d’autant plus triste et difficilement compréhensible qu’elle-même a pu bénéficier d’une meilleure éducation que la plupart des jeunes filles de son âge car son père lui a donné la même éducation qu’à son frère. Mais elle n’a pas utilisé cette force pour s’émanciper des carcans, que du contraire. Fumio avait l’air prometteuse avec ses convictions féministes et son esprit rebelle mais je l’ai trouvée globalement hypocrite dans ses principes politiques : elle critique allègrement les propriétaires terriens mais use volontiers de l’argent envoyé par son père, issu également de l’exploitation des terres. Hanako, quant à elle, est assez transparente.
Pourtant, j’ai trouvé intéressant de voir l’évolution de la société japonaise et de ses mœurs. J’ai appris beaucoup de choses à travers les récits qui sont élaborés dans ce roman, constatant que je connais assez mal l’histoire et la culture japonaise.
L’autrice aborde des sujets assez féministes pour son époque : comme le non-désir d’enfant, l’éducation des jeunes femmes ou encore la place des veuves dans les dynamiques familiales.
Ce fut donc une assez bonne lecture, si on s’en tient à son fond. je vais néanmoins finir par croire que je ne suis pas faite pour apprécier la littérature japonaise, car jusqu’ici, aucune de mes lectures n’a jamais réussi à me toucher vraiment.
Infos pratiques
- Titre : Les Dames de Kimoto
- Autrice : Sawako Ariyoshi
- Traduction : Yoko Sim avec la collaboration d’Anne-Marie Soulac
- Édition : Folio, 2018
- Nombre de pages : 313 pages
- Genre : historique
- Challenge : Les classiques, c’est fantastiques, saison 4 ; En sortir 24 en 2024


12 commentaires
Madame lit
En tous les cas, l’image sur la couverture est très belle. As-tu lu «Pays de neige» de Kawabata? C’est celui que j’ai lu pour le défi et c’est vraiment excellent, si jamais tu veux réessayer un livre d’un auteur japonais.
Maghily
Je le note (et j’aime bien le titre) mais non, je ne l’ai jamais lu. 🙂
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Mokamilla
La couv est d’une beauté ! Le tirage a l’air plus heureux avec ce titre.
mespagesversicolores
Je suis contente de ne pas l’avoir gardé, celui-là, je suis convaincue que j’aurais eu le même avis que toi 😉
Maghily
C’était pas désagréable à lire mais pas non plus indispensable.
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Katell BOUALI
Ma libraire m’avait conseillé ce roman et j’avais vraiment aimé cette lecture. Par contre, le bandeau est vraiment malvenu car il dessert plus qu’il ne met en valeur le roman.
C’est le roman typique qu’il ne faut pas lire avec nos regards d’occidentales plus libérées que les japonaises. Il est nécessaire de replacer le roman dans le contexte de l’époque pour ne pas être heurtée par certains traits de caractère. C’est un exercice parfois difficile, je l’admets.
Maghily
Oui, je pense aussi. J’ai essayé de m’en détacher pendant ma lecture mais la comparaison dans le bandeau ne m’y a pas aidée.
Et je pense aussi que pour apprécier la littérature japonaise, il faudrait d’abord que je m’intéresse davantage à l’histoire du pays.
Cela me permettrait sans doute de mieux comprendre le contexte et les comportements des personnages.
L'ourse bibliophile
Ça ne semble pas être une lecture inintéressante, mais ton avis mitigé malgré tout me refroidit (alors qu’il y a tant de livres qui m’attirent !). Merci pour la découverte cependant.
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