
Mes 10 meilleures lectures de la première moitié de 2020
C’est donc avec près d’un mois de retard que j’entreprends de vous (re)parler de mes 10 meilleures lectures de la première moitié de 2020. Le temps bruxellois est à la grisaille, quoi de mieux que de bons livres pour mettre un peu de lumière dans tout cela ?!
J’ai choisi de vous diviser ce récapitulatif en deux parties : les livres de fiction et les livres de non fiction. Je dois même avouer que ça a été plus facile de trouver de très bonnes lectures parmi les essais que j’ai lus que parmi les livres de fiction. Est-ce l’ambiance lourde de ces derniers mois qui a joué ? C’est possible…
Fiction
L’Art de perdre d’Alice Zeniter : ça faisait longtemps que je ne vous en avais plus parlé, avouez ! 😉 Ma meilleure lecture de ce début d’année est sans aucun doute L’Art de perdre d’Alice Zeniter ! J’ai aimé cette quête d’identité à travers le passé de la famille paternelle de Naïma, trentenaire française d’origine algérienne. Son père a connu l’exil suite à l’indépendance de son pays, alors qu’il était encore enfant. Quelles raisons ont poussé ses parents à fuir leur pays, comment s’est passée leur intégration en France ? La plume de l’autrice est très belle : incisive et pleine d’humour. Je suis actuellement occupée à écouter les podcast Bookmakers d’Arte Radio qui lui consacrent trois épisodes. Cela m’a donné envie de le relire, c’est pour dire !
La Septième Fonction du langage de Laurent Binet : changement de décor avec ce roman policier qui tend vers l’absurde, qui nous fait découvrir les dessous de la French Theory suite à l’assassinat présumé de Roland Barthes. J’ai ri et découvert plein de nouvelles idées de lectures pour ouvrir mes connaissances à ce sujet. Je pense donc qu’on peut considérer qu’il s’agit d’une bonne lecture !
Game of Thrones de George R.R. Martin : ce livre, je devais le lire depuis des années ! C’est maintenant chose faite [ya plus qu’à continuer la saga maintenant…]. J’avais commencé la série TV au moment de sa sortie, mais sans accrocher plus que cela. Ici, je me suis laissée complètement happer par le récit, les jeux de pouvoirs entre les différentes familles, etc. J’ai beaucoup aimé la batterie de personnages que l’auteur nous propose : certain⋅es que l’ont adore détester, d’autres pour lesquel⋅les on tremble. Par contre, j’ai été quelques peu « choquée » de découvrir l’âge de Jon Snow et de Daenaerys [surtout !] dans le roman car dans la série TV, ce sont de jeunes adultes alors que dans le roman, ils n’ont que 14 et 13 ans.
L’Art de la joie de Goliarda Sapienza : ce roman n’a pas été le coup de cœur attendu mais il se doit de figurer dans ce bilan, ne serait-ce que par les sujets qu’il aborde [maternité, homosexualité, amours libres, politique]. C’est une œuvre complexe, longue, qui a bousculé la société de son époque et j’aime le côté libre et sauvage de son héroïne, même si elle a aussi beaucoup de défauts [et qu’elle peut être particulièrement nunuche quand elle est amoureuse].
L’œil le plus bleu de Toni Morrison : encore une fois, il ne s’agit pas d’une lecture qui m’a fait passer un bon moment [mais vous commencez à connaitre mon côté maso]. Je l’ai trouvée complexe, dure, violente, bouleversante. Encore une fois, ce roman figure dans ce bilan pour les messages qu’il renferme. Il permet de prendre conscience des inégalités qui touchent les personnes noires et leurs conséquences, tant sur le plan physique que psychologique. C’est également un roman qui aborde la question du colorisme, qui est encore assez peu connu.
Non fiction
Les Couilles sur la table de Victoire Tuaillon : le livre compagnon du podcast éponyme que je vous conseille ardemment dans cet article ! C’est hyper documenté, écrit d’une manière fluide, ancré dans la bienveillance et la pédagogique. Un must-have pour toute personne qui s’intéresse aux questions des masculinités. Pour lui, j’avoue, je triche un peu car je l’ai lu début juillet…
Le Mythe de la virilité d’Olivia Gazalé : … et si vous avez envie de creuser la question, je vous invite à vous pencher sur cet ouvrage, lui aussi très complet et documenté. Même si ce fut un coup de cœur pour moi, je suis consciente qu’il peut être un poil trop dense pour certain⋅es car il donne beaucoup d’exemples tirés de l’Histoire, de la philosophie ou de la littérature.
Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage de Maya Angelou : cette autobiographie est superbement bien écrite et nous éclaire encore une fois sur l’histoire afro-américaine et sur la difficulté pour une petite fille noire de s’émanciper du rôle que la société accepte de lui accorder, pour faire ce qu’elle souhaite réellement. Ça se lit comme un roman mais on en sort le cœur d’autant plus serré qu’il s’agit de la réalité. Quelle femme !
Les Moissons funèbres de Jesmyn Ward : ici, l’autrice nous offre un éclairage plus moderne mais tout aussi poignant sur la jeunesse noire du Sud des USA à travers l’histoire de 5 jeunes hommes de son entourage, morts dans des circonstances violentes, à quelques années d’intervalles. Ce livre est à la limite du roman et de la biographie.
On ne naît pas soumise, on le devient de Manon Garcia : un dernier essai féministe qui développe la question complexe de la soumission féminine et les constructions sociales qui y ont mené. Il s’agit essentiellement d’une vulgarisation de la pensée de Simone de Beauvoir, confrontée à la vision d’autres penseur⋅euses sur le même sujet. Cet essai est intéressant mais, je pense qu’il aurait été encore plus percutant si j’avais eu un meilleur souvenir de ma lecture du Deuxième sexe [qui est donc au programme des prochains mois].
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Je remarque en vous rédigeant ce bilan qu’il est très féminin. Même si je n’ai pas pour volonté de ne lire que des autrices, je ne peux que constater que ces derniers mois [années ?], inconsciemment, je me tourne beaucoup plus volontiers vers des ouvrages écrits par des femmes. Sans doute parce qu’ils me touchent davantage.
Je suis également assez contente de constater que plusieurs livres de ce top figuraient dans mes lectures « obligatoires » pour 2020 : vais-je enfin réussir à me tenir à ma PAL annuelle ?!
Et vous, quelle est la proportion d’ouvrages écrits par des femmes dans vos lectures ?
Quels romans/essais retenez-vous de cette première moitié de 2020 ?


6 commentaires
mespagesversicolores
Inconsciemment aussi je me dirige de plus en plus vers des autrices. Je me retrouve dans leurs récits et dans la façon dont elles écrivent.
Je veux lire L’art de la joie !
Mokamilla
C’est simple, je n’en ai lu aucun ! Les couilles sur la table me tente en revanche.
Maghily
Il n’est jamais trop tard pour découvrir de nouvelles lectures… 😉
Cet essai est aussi bon que beau !
inthemoodfor93
Il faut absolument que je lise « L’Art de perdre » !
Maghily
Je confirme ! 😉
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