Mars au féminin
Culture,  Lecture

Retour sur mon mars au féminin 2020

Cette année, j’ai décidé de participer au challenge “Mars au féminin” de FloandBooks, pendant lequel nous ne devions lire que des autrices. Voici un petit bilan des lectures que j’ai pu faire durant ce mois…

L’Odeur de la colle en pot d’Adèle Bréau

C’est Lemon June qui avait parlé de ce roman et m’avait donné envie de le découvrir. On y suit l’histoire de Caroline alors qu’elle était adolescente, en 1991. Rien de bien original : les premiers émois de l’adolescence, la difficulté de s’intégrer dans un nouveau collège, les tensions entre les parents, etc.

Personnellement, cela ne m’a pas donné de bouffée de nostalgie particulière. L’écriture est fluide, le roman se lit rapidement mais les personnages ne sont pas particulièrement attachants, à mon sens. Une lecture plaisante mais sans plus que j’oublierai rapidement [d’ailleurs, c’est déjà fait car j’ai beaucoup de mal à me rappeler ce que je pourrais en dire 😅]

On ne naît pas soumise, on le devient de Manon Garcia

Changement de registre avec cet essai de Manon Garcia qui nous explique la pensée de Simone de Beauvoir à propos de la soumission des femmes, qui découle de la manière dont la société est organisée et non pas d’un critère physiologique purement féminin. C’est un essai de vulgarisation qui va résumer l’ensemble de la réflexion de la philosophe sur ce sujet, à partir du Deuxième Sexe mais également de ses autres ouvrages biographiques ou fictionnels. C’est extrêmement intéressant : je regrette simplement de ne pas l’avoir lu en ayant, en parallèle, le texte de Beauvoir pour approfondir la réflexion et faire plus facilement certains liens. Je pense les relire dans quelques mois, de manière peut-être plus “scolaire” afin de mieux fixer les concepts qui y sont abordés.

L’Art de la joie de Goliarda Sapienza

Je vous ai parlé en long et en large de ce roman qui m’a occupée pendant une quinzaine de jours, donc je vous invite à aller lire ma chronique à son sujet.

Jour de courage de Brigitte Giraud

Dans ce roman sorti récemment, nous suivons Livio, un adolescent qui choisit de faire un exposé sur les premiers autodafés nazis et plus particulièrement sur le parcours de Marcus Hirschfeld, un médecin juif-allemand qui luttait pour l’égalité homme-femme et les droits des personnes LGBT au début du XXe siècle. Cet exposé est l’occasion, pour Livio, de faire son coming-out, chose qu’il n’est pas sûr de totalement assumer.

Le pitch du roman m’a beaucoup plu : j’ai trouvé intéressant de mêler les deux époques et d’en apprendre plus sur ce médecin allemand dont je n’avais jamais entendu parler. J’ai également aimé le fait que l’autrice mette en scène la difficulté, encore aujourd’hui pour les jeunes, d’affirmer ce qu’iels sont vraiment dans une société qui n’est pas toujours ouverte. Malheureusement, je suis restée sur la touche avec ce roman. Je n’ai pas su m’attacher à Livio, certains passages m’ont clairement ennuyée et la fin m’a laissée dubitative. Bref, c’est un roman au sujet important dont la forme ne m’a pas convaincue.

Homo Sapienne de Niviaq Korneliussen

C’est le podcast de La Poudre qui m’avait donné envie de découvrir ce roman [oui, je me répète…]. Là encore, j’ai trouvé les thèmes développés importants : on y suit plusieurs personnages, toutes et tous gays, dans leur lutte pour s’accepter tel·les qu’iels sont dans la société groenlandaise. L’autrice nous fait revivre plus ou moins les mêmes journées, d’après leurs différents points de vue.

J’ai pas mal lutté dans ma lecture de ce roman, n’arrivant pas à m’attacher aux personnages, si ce n’est celui de Fia. L’écriture est très particulière : c’est cru, parfois violent dans les propos, on alterne entre des passages en prose plus classique et des listes de pensées jetées telles quelles, comme s’il s’agissait d’un flow de pensées. J’ai aimé l’alternance entre des passages traduits en français et d’autres laissés en anglais, comme se devait être le cas dans l’édition originale. Vous l’aurez compris, ce livre est un ovni littéraire, pas évident à appréhender.

The Power de Naomi Alderman

Nouveau changement de registre avec ce roman dystopique dans lequel l’autrice imagine une société où les femmes ont pris le pouvoir sur les hommes grâce à une modification génétique qui leur permet de produire des décharges électriques plus ou moins puissantes avec leur propre corps. L’histoire est racontée sous le point de vue de différents personnages qui jouent des rôles bien particuliers dans cette nouvelle société :

  • Margot, une femme politique qui va gagner en popularité grâce à ce nouveau pouvoir
  • Tunde, un journaliste qui décide de se spécialiser dans les reportages racontant l’évolution de la société, à différents endroits du globe, suite à l’apparition de ce nouveau pouvoir
  • Roxy, une jeune femme membre d’une famille de malfrats anglais
  • Allie, qui va fonder une nouvelle religion autour d’un Dieu féminin.

Le roman part d’un événement particulièrement critique, véritable basculement pour la société avant de partir 10 ans en arrière, à l’apparition du pouvoir et de remonter le cours des années pour comprendre comme le monde en est arrivé à ce point de basculement.

Par le biais de ce roman, l’autrice nous montre qu’une société dirigée par les femmes, si elle est basée sur une inégalité de pouvoir entre hommes et femmes, ne sera pas plus juste que celle que nous connaissons aujourd’hui. C’est un point de vue intéressant. Mais je l’ai trouvée beaucoup trop caricaturale et je crains que cela ne vienne que renforcer l’idée d’une société matriarcale qui viendrait écraser les hommes alors que ce n’est pas ce que demande le féminisme. Ce fut une lecture agréable mais pas transcendante non plus : il y a quelques longueurs, les personnages m’ont semblé assez caricaturaux et je ne suis pas sûre d’avoir entièrement compris la fin car je l’ai lue en diagonale, pressée d’en finir.

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Comme vous pouvez le voir, ce mois de lecture au féminin ne fut pas une grande réussite.

Peut-être est-ce dû aux circonstances qui font que j’ai parfois du mal à m’immerger entièrement dans mes lectures ou à la fatigue due au télétravail.

Je suis néanmoins contente d’avoir enfin découvert L’Art de la joie et l’essai de Manon Garcia.

 

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