Lecture

Mon utopie d’Albert Jacquard

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un livre que l’Amoureux me conseillait de lire depuis des mois [oui, ça arrive plus souvent dans ce sens-là que dans l’autre…] : Mon utopie d’Albert Jacquard. Il s’agit d’un court essai dans lequel l’auteur nous présente le monde tel qu’il aimerait le voir évoluer.

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Résumé

Albert Jacquard part du principe qu’il arrive à un âge où il est de son devoir de proposer une utopie aux générations qui vont le suivre. Il commence par nous réexpliquer son parcours [scolaire et professionnel] avant de réfléchir à ce qu’est l’humain, à quels sont ses droits, avant de nous faire part de ses réflexions concernant l’avenir du monde. Un avenir qui, pour lui, doit abolir l’économie telle que nous la connaissons aujourd’hui et réinventer l’apprentissage.

Ce que j’en ai pensé ?!

Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en commençant cet essai et j’ai été assez surprise par le contenu des premiers chapitres. Albert Jacquard est généticien de formation. Il a également enseigné et écrit de nombreux ouvrages de société. Il commence par nous raconter son parcours scolaire et le début de sa vie professionnelle, dans le milieu scientifique. J’ai eu beaucoup de mal à rester intéressée par cette première partie : j’ai même envisagé abandonner après une cinquantaine de pages parce que je ne comprenais pas où cela allait me mener et j’avais surtout l’impression d’être tombée sur une autobiographie de scientifique.

Durant toute cette première partie, j’avais parfois du mal à suivre ses raisonnements, notamment lorsqu’il commence à nous expliquer sa propre vision de ce qu’est l’éternité [un temps dont on ne connaît pas le début mais dont on sait qu’il a une fin, la mort].

Heureusement, on finit par basculer dans des sujets nettement moins métaphysiques lorsque l’auteur commence à s’intéresser à l’humain, et plus particulièrement, à ses droits. J’ai trouvé cette partie pleine de bon sens parce qu’elle rappelle l’existence de ces droits que nous avons, que nous prenons souvent pour acquis mais qu’il est finalement très facile de bafouer ou de remettre en question [le droit à l’information, par exemple, ou le droit aux soins]. Souvent, je me suis dit qu’il enfonçait des portes ouvertes, que tout cela tombe quand même sous le sens, etc. Alors, je prenais un peu de recul sur ce que je lisais pour me rendre compte que non, tout n’est pas si évident que cela… Prenons le droit aux soins : il nous paraît certain que nous avons droit à recevoir des soins et que le système de la sécurité sociale, qui nous permet d’en profiter sans tomber individuellement dans l’endettement est totalement acquis. Pourtant, certains voudraient abolir le droit à l’avortement [et réintroduire, du coup, les avortements clandestins] tandis que d’autres imaginent de nouvelles polices d’assurance qui viendraient réduire les droits de ceux qui n’entreraient pas dans les bonnes cases [les gros, les fumeurs, les allergiques au sport, et j’en passe…]. Alors, tout est toujours si évident ?

Dans ces lignes, j’ai découvert un homme véritablement engagé qui m’a donné envie d’en apprendre davantage sur lui [vous l’imaginez, vous, squatter des immeubles laissés vides pour réclamer leur réhabilitation en logements pour familles dans le besoin ?!].

Il s’attaque ensuite à l’économie en nous expliquant quelles sont ses définitions de travail et de chômage. Il nous fait réfléchir aux valeurs que nous donnons à notre vie professionnelle, à la manière dont nous consommons, insistant sur le fait que nous ne pouvons pas continuer dans la logique productiviste qui est la nôtre actuellement [11 ans après, c’est toujours valable], appelant à une certaine décroissance.

Enfin, il aborde l’une des questions qui semblent lui tenir le plus à cœur : celle de l’école, de l’éducation. Pour lui, il s’agit du lieu qui nous permet de devenir l’humain que nous souhaitons être. Là encore, il regrette une compétition malsaine qui nous pousse à fonctionner uniquement en termes de réussite [celui qui arrivera le premier, qui aura les meilleurs points] au lieu de chercher l’épanouissement dans l’apprentissage. Il critique l’établissement d’examens, de concours qui déterminent qui réussit ou non. Là encore, il propose des développements vraiment intéressants qui ont souvent fait écho en moi.

Alors oui, j’ai trouvé que, parfois, cet essai “datait” un peu parce qu’il reprend des idées qu’on entend souvent évoquer pour le moment [du moins, dans ma petite bulle informationnelle personnelle] mais je me dis que ce n’est pas plus mal de taper un peu plus sur le clou. Parce que, finalement, tout cela est loin d’être évident pour tout le monde [suffit de voir l’actualité pour s’en rendre compte].

Je vous conseille donc cette lecture pleine de bon sens et de bienveillance tout en rêvant qu’un jour, l’utopie d’Albert Jacquard devienne notre réalité.

Infos pratiques

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