Rouille de Floriane Soulas
Culture,  Lecture

Rouille de Floriane Soulas

Il y a peu, j’ai eu la chance de recevoir Rouille de Floriane Soulas grâce à l’opération Masse Critique de Babelio. Je suis Floriane depuis 4-5 ans maintenant, du temps où elle publiait régulièrement des vidéos sur Youtube sous le pseudo de Flo Bouquine, puis de SailorFlo (je vous en avais parlé ici). J’étais donc intriguée par son premier roman, qui a reçu un prix aux Imaginales, même si ce n’est pas un genre littéraire que je lis régulièrement.

Résumé

Paris, 1897, Violante s’est réveillée trois ans plus tôt sans avoir la mémoire de son passé. Depuis lors, elle est Duchesse, prostituée de luxe aux Jardins mécaniques mais elle sent qu’elle appartient initialement à un tout autre milieu. Alors que sa meilleure amie, devenue accro a une nouvelle drogue appelée la Rouille, est retrouvée atrocement mutilée, la jeune fille décide de mener l’enquête pour découvrir celui qui a fait ça.

Ce que j’en ai pensé ?!

C’était la première fois que je lisais un roman estampillé steampunk et j’ai beaucoup aimé l’univers, même si je pense qu’il aurait pu être davantage creusé car la novice que je suis a eu du mal à vraiment se représenter le Paris de ce monde. Le centre de la ville est séparé des faubourgs par un dôme qui lui permet d’être protégé de la pollution et des vauriens. A l’extérieur du Dôme, c’est l’univers de la violence, de la pauvreté et de la débrouille pourtant, les âmes n’y sont pas forcément plus noires qu’à l’intérieur…

Une grosse partie de l’histoire se déroule dans la maison close où vit et travaille Violante. Même si elle se situe en dehors du Dôme, on y croise beaucoup de personnages qui habitent celui-ci : hommes politiques, policiers, riches hommes d’affaires, etc. On y relève l’hypocrisie de ce milieu qui profite de l’endroit et de ses plaisirs pour y conclure des affaires pas toujours très honnêtes. L’autrice a réussi à présenter ce commerce sans tomber dans le glauque mais sans trop l’édulcorer non plus.

Globalement, j’ai aimé cette lecture : le style de l’autrice est fluide, l’histoire est bien rythmée et donne envie de tourner les pages pour en connaître la suite.

Pour ce qui est des personnages, je les ai trouvé assez caricaturaux : les proxénètes à l’air dur mais au grand cœur, la matrone violente et uniquement intéressée par les gains que lui rapportent sa “marchandise”, les filles superficielles qui se tirent dans les pattes dès qu’elles le peuvent, les méchants, vraiment très méchants… Bref, ça aurait mérité d’être un peu plus nuancé. Même dans le cas de Violante, qui est censée nous présenter deux visages différents, suivant qu’elle est elle-même ou son personnage de Duchesse, j’ai trouvé que cela manquait de profondeur. Il en va de même pour les interactions entre les personnages : au départ, on sent une certaine animosité entre certains d’entre eux et puis, très rapidement, on s’aperçoit qu’ils sont plus attachés les uns aux autres que ce qu’on imaginait au départ sans que cette évolution n’ai été vraiment creusée, juste une petite phrase par-ci par là, ou un regard, qui montrent que cela a évolué. Mais cela ne m’a pas empêchée de m’attacher à certains de ces personnages et de prendre plaisir à les suivre.

Pour ce qui est de l’intrigue, on peut y voir une très grosse référence à Jack l’éventreur puisque nous avons affaire à un tueur qui mutile des prostituées, puis commence également à s’en prendre aux enfants perdus qui peuplent la Ferraille, une sorte de grande décharge à ciel ouvert. Âmes sensibles, sachez que cela peut parfois être assez violent (l’autrice n’hésite pas à nous décrire les mutilations que subissent les victimes humaines ou animales). On se laisse rapidement entrainer dans cette intrigue même si on comprend assez vite qui se cache derrière ces crimes. L’intérêt de l’histoire réside dans le fait de découvrir jusqu’où le meurtrier va pouvoir aller.

J’ai été assez agréablement surprise par la toute fin de ce roman que je ne vous dévoilerai pas. Disons qu’elle évite de tomber dans le cliché, ce qui est très positif, de mon point de vue.

Bref, ce fut une lecture agréable et prenante qui m’a tenue en haleine durant deux soirées mais qui ne restera pas gravée à tout jamais dans ma mémoire. Je continuerai à suivre les autres parutions de Floriane car elle a l’air de présenter des univers originaux (du moins, que moi, je n’ai pas l’habitude de fréquenter littérairement parlant) et j’aime assez sa plume.

Infos pratiques

  • Titre : Rouille
  • Autrice : Floriane Soulas
  • Édition : Pocket, 2020
  • Nombre de pages : 432 pages
  • Genre : steampunk, littérature de l’imaginaire

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