Une histoire des abeilles de Maja Lunde #RLN2017
On se retrouve aujourd’hui pour discuter de ma deuxième lecture de la rentrée littéraire 2017 : Une histoire des abeilles de Maja Lunde. C’est un roman que j’ai vu pas mal passer sur les internets et dont le pitch me faisait beaucoup d’œil : tu m’étonnes, ça parle catastrophe écologique, je suis là !
Résumé
Angleterre – Années 1850 ; Etats-Unis – 2007 et Chine 2098. Trois continents, trois époques, une histoire des abeilles. William Savage est un apiculteur amateur qui va retrouver goût à la vie en s’intéressant au fonctionnement d’une ruche et va décider de transmettre ses connaissances à son fils, Edmund, malgré le peu d’intérêt de celui-ci. Georges est apiculteur de père en fils depuis plusieurs générations : il a hâte de transmettre sa ferme à son fils, Thomas, qui semble malheureusement plus intéressé par la littérature que par l’apiculture. Cette tragédie en cache une autre bien plus grave puisque la ferme de George est frappée par les premiers symptômes du grand Effondrement qui va mener à la disparition des abeilles. Tao est une jeune femme qui n’a connu le monde qu’après l’Effondrement : maintenant que les abeilles ont disparu, ce sont les humains qui sont chargés de la pollinisation des fleurs. La nourriture se fait rare sur la Terre qui a perdu un grand nombre de ses habitants qui n’ont d’autre choix, pour survivre, que de passer des heures accrochés dans les arbres pour remplacer les butineuses.
Les destins de ces trois personnages sont intimement liés : chacun tente, à sa manière, d’offrir le plus bel avenir possible à ses enfants et cet avenir ne peut prendre place qu’au milieu des abeilles.
Ce que j’en ai pensé ?!
Je vous l’ai dit, j’étais très enthousiaste à la lecture du résumé de ce roman. La disparition des abeilles est un sujet dont on parle régulièrement et j’étais très intéressée de découvrir quel monde l’autrice souhaitait nous présenter, en imaginant leur extinction totale. Car ce roman s’appuie sur un fait que les scientifiques ont déjà mis en lumière : les abeilles sont de moins en moins nombreuses sur Terre. L’autrice part de ce constat pour nous dépeindre ce que pourrait devenir l’avenir de l’humanité, si cette réalité venait à prendre plus d’ampleur.
J’ai aimé la structure du roman, la division entre ces trois personnages, dans des époques différentes qui marquent les grandes étapes du développement et de l’effondrement de l’apiculture. On y découvre les débuts, lorsqu’il s’agissait essentiellement d’un hobby pour les bourgeois ou les naturalistes en herbe ; puis nous découvrons l’époque actuelle, celle de l’exploitation intensive de la terre et des abeilles avant de faire un bond dans l’avenir, quand les abeilles ont totalement disparu. Tout est extrêmement réaliste et c’est ce qui fait extrêmement froid dans le dos, dans ce roman.
Par contre, le gros souci que j’ai connu lors de la lecture, c’est le manque d’attachement pour les personnages : tous me semblaient beaucoup trop extrêmes dans leurs comportements [William dans sa dépression, Georges dans sa caricature du paysan qui n’entend rien au monde “intellectuel” et Tao, dans son hyperprotection envers son fils et sa culpabilité]. Du coup, j’ai vraiment eu du mal à accrocher à l’histoire, à ressentir de l’empathie pour les personnages ou encore, ne serait-ce qu’à appréhender les événements qui allaient leur arriver. Ce n’est que dans le dernier tiers, lorsque l’on commence à avoir des réponses aux problèmes qui se posent à chaque époque, que je me suis réellement intéressée à ma lecture.
Par contre, j’ai beaucoup aimé le personnage de Charlotte, la fille de William, tout aussi passionnée par les abeilles que son père et bien plus intelligente que lui. Forcée de garder sa place de fille dans une société où l’on accepte d’elles que de s’occuper de la maison et des enfants, elle profite de tous les instants où elle peut lire, apprendre, en piochant dans la bibliothèque de son père et en observant ses travaux. Elle ne se formalise pas du peu d’intérêt que celui-ci porte à ses réflexions, elle s’impose, petit-à-petit, et parvient à avoir un impact dans l’évolution de ses recherches. A un moment donné, elle dit à quel point elle est reconnaissante envers son père de la laisser travailler et lire auprès de lui, chose assez peu commode pour l’époque. J’ai vraiment souffert pour cette jeune fille intelligente dont l’avenir se trouve extrêmement limité par sa condition de femme.
C’est un roman qui invite à la réflexion, notamment, sur la manière dont nous pensons actuellement la croissance et l’économie. Il nous invite à prendre le temps de reconsidérer la manière dont nous nous organisons pour laisser une plus grande place à la nature et aux autres espèces qui peuplent la planète afin d’éviter que le grand Effondrement qu’il nous donne à voir ne nous arrive réellement. Je vous conseille donc cette lecture si les questions écologiques vous taraudent ou si vous être curieux de mieux comprendre comment fonctionnent les colonies d’abeilles, quels sont leurs modes de fonctionnement et leur impact sur la Terre.
Infos pratiques
- Titre : Une histoire des abeilles
- Autrice : Maja Lunde
- Edition : Presses de la cité, 2017 – Version électronique obtenue grâce à NetGalley
- Nombre de pages : 400 pages
- Genre : contemporain, nature, dystopie
- Challenge : avec ses tout juste 400 pages, ce livre rentre dans le challenge Un pavé par mois de Bianca.
8 commentaires
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Mariposa
C’est en tout cas un thème qui m’intéresse. Je note 🙂
Maghily
Les papillons et les abeilles font bon ménage ! 😉 Bon week-end 🙂
Mariposa
Bon week-end à toi aussi
Mariposa
Bon week-end à toi aussi.
jostein59
J’ai lu de bons avis dans la presse. Le sujet ne m’attire pas vraiment.
Maghily
Je comprends que le sujet n’attire pas spécialement tout le monde.
Et il y a tellement de choix dans cette rentrée littéraire que tu dois déjà avoir des dizaines d’autres titres qui t’intéressent ! 😉
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