Lecture

HHhH de Laurent Binet

Ce roman de Laurent Binet m’attendait depuis bien longtemps dans ma bibliothèque. Vous avez sans doute déjà remarqué que j’aime particulièrement les romans qui se déroulent dans le contexte des Deux Guerres mondiales. Celui-ci partait donc déjà avec un bel atout dans sa manche.

HHHH

Laurent Binet relate un événement qui avait déjà connu un fort retentissement à l’époque : l’attentat fomenté contre Reinhard Heydrich, bras droit d’Himmler et, surtout, créateur de la Solution finale. Dans ce roman, le narrateur nous explique comment il en est venu à s’intéresser à ce pan de l’Histoire et plus particulièrement, à la figure d’Heydrich, intérêt qui a presque failli tourner à l’obsession.

Son souhait est de raconter ce grand moment d’Histoire sans le romancer. Il nous fait part de ses états d’âme concernant l’écriture de son ouvrage (ses doutes et ses envies), n’hésitant pas à relever ce qu’il considère comme des faiblesses ou des erreurs dans les chapitres qu’il a écrits précédemment. Ainsi, tout au long de l’ouvrage, le lecteur suit le processus d’écriture et de gestation qui a été celui de l’auteur. Même si, par moments, ces passages sont quelque peu répétitifs, ils nous permettent de nous échapper, pour un temps, des événements douloureux qui sont relatés. Cela amène un peu de dérision dans la noirceur de l’époque.

HHhH m’a vraiment passionnée ! Je ne connaissais pas  l’histoire de l’attentat. J’en avais peut-être déjà entendu parler lors de mes études secondaires, mais je ne l’avais pas retenue, en tous cas. En dehors de cette journée tragique pour le régime nazi, on en apprend également beaucoup sur le fonctionnement du parti hitlérien, son organisation et ses différentes exactions avant et après son élection. C’est donc un excellent ouvrage pour découvrir cette période noire sous un angle différent de celui qu’on a l’habitude de voir !

Laurent Binet parvient à rendre l’histoire vivante sans pour autant trop la romancer. Les dialogues, comme il le souhaitait, sont assez rares. Et, bien que la fin de ce triste événement soit connue, on ne cesse de vibrer pour les auteurs de l’attentat jusqu’à la dernière minute, espérant un happy end qui n’arrivera pas. Il ponctue également son roman de références à des auteurs ou réalisateurs qui se sont eux aussi intéressés aux événements qu’il décrit dans leurs propres œuvres, comparant son travail au leur.

Pour ce roman, Laurent Binet a reçu le prix Goncourt du premier roman, prix largement mérité ! Il sera sans doute mon dernier coup de cœur littéraire de cette année 2013 ! Je suis donc contente de l’avoir enfin extrait de ma PAL !

Vous pourriez vous demander ce que signifie ce titre difficilement prononçable. Il s’agit de l’acronyme de Himmlers Hirn heisst Heydrich que l’on peut traduire par le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich. Ce surnom avait été donné à Heydrich par les propres membres de son parti.

Ma note : 

love5

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