
La maison dans laquelle de Mariam Petrosyan
Il m’aura donc fallu plus d’un an pour refermer la porte de La Maison dans laquelle de Mariam Petrosyan, une jolie briquasse de plus de 1000 pages dont je n’avais entendu que de bons échos. Force est de constater que je m’y suis perdue…
Résumé
Impossible de résumer ce qu’il se passe dans La Maison ! Il s’agit d’un pensionnat ou d’un orphelinat qui reçoit des enfants porteurs de différents handicaps. Nous suivons l’une de ses promotions dans l’année qui précède leurs 18 ans et donc, la sortie vers l’Extérieur. Aucun n’est réellement serein face à cette perspective et, plus la date approche, plus l’ambiance en sein de La Maison se charge de tensions. Des choses terribles se sont passées lors du départ de la promotion précédente… Qu’en sera-t-il de celle-ci ?
Ce que j’en ai pensé ?!
La Maison peut rapidement devenir un labyrinthe pour celleux qui s’y aventurent sans en connaître les rouages. On la découvre par l’intermédiaire de Fumeur, un jeune « roulant » arrivé tardivement dans La Maison. D’abord intégré dans la faction des « Faisans », il se fait rapidement exclure pour une sombre histoire de baskets. Il doit donc rejoindre une autre chambrée et tenter, cette fois, de s’y intégrer réellement. Ce n’est pas chose facile parce que chaque habitant du 4e groupe, où il a donc atterri, semble suivre ses propres règles. Mais une chose est sûre, s’il veut y survivre, il ne doit pas froisser l’Aveugle, le chef omniscient de sa nouvelle chambre.
Ce livre se découpe en 4 grandes parties, s’axant chacune sur le point de vue d’un membre du 4e groupe. Chaque partie se subdivise encore en chapitres, eux aussi écrits selon le point de vue d’un personnage différent. Au milieu de ces chapitres situés dans l’année finale de la promotion se glissent des chapitres s’attardant sur des événements ayant eu lieu bien des années plus tôt, quand les protagonistes faisaient encore partie des « petits ».
L’ensemble des chapitres sont situés depuis le point de vue des enfants/adolescents, à l’exception de ceux consacrés à Ralf, l’éducateur du 4e groupe, qui semble aussi attaché à La Maison que ne le sont les enfants.
L’une des grandes difficultés de ce roman, c’est la grande quantité de ses personnages, tous appelés uniquement appelée par leur surnom (voire, parfois, par une périphrase). Surnoms qui peuvent avoir changé entre l’époque où ils faisaient partie des petits et l’époque principale à laquelle se déroule l’intrigue. Ils sont répartis dans 6 chambres, ayant chacune un nom et une liste de codes à respecter. Chaque chambre posséde son propre chef. De plus, à la moitié du roman, l’univers jusqu’alors uniquement réservé aux garçons s’ouvre également aux filles qui peuplent La Maison : de nouveaux personnages s’ajoutent alors. On peut y voir un clin d’œil de ce moment de l’adolescence où les deux genres jusqu’alors très séparés dans leurs jeux et intérêts, se rapprochent dans une explosion d’hormones.
Ayant eu l’idée grandiose de faire durer le plaisir [c’est-à-dire, d’abandonner le roman pendant 9 mois, à mi-parcours], j’ai souvent eu du mal à me replonger dans l’histoire. C’est un roman qu’il faut lire de manière régulière et continue pour vraiment l’apprécier, ce qui n’est pas chose aisée vu sa taille et son poids [abandonnez toute idée de le lire sur le chemin du travail].
Si ce n’est l’avancée inéluctable vers le jour de la sortie vers l’Extérieur, on ne peut pas dire qu’il y a réellement une intrigue dans ce roman. Il s’agit plutôt d’un enchainement de petites scènes de la vie quotidienne cherchant à nous faire vivre au milieu des habitants de La Maison. Certains grands thèmes reviennent alors au fil des péripéties comme la fidélité en amitié, la peur de grandir, le besoin d’avoir un lieu de repli, etc. Dès lors, on peut considérer que quelques coupures n’auraient pas fait de mal, pour rendre la lecture plus digeste.
Les enfants se sont construit tout un univers parallèle dans lequel La Maison elle-même joue un rôle. Elle imposerait ses propres règles, incompréhensibles au commun des mortels.
Je ne peux pas dire que j’ai passé de bons moments en lisant ce roman, même si une fois prise dedans, j’avais du mal à m’en détacher. Trop souvent, je ne voyait pas où l’autrice essayait de m’emmener et je ne comprenais pas ce qu’il se passait réellement pour les protagonistes [d’ailleurs, toute une partie de la fin m’est restée nébuleuse]. Les habitants parlent par métaphores et par énigmes, vivent des aventures qui peuvent nous apparaître absurdes et un aspect fantastique vient s’ajouter à cet univers chaotique.
Malheureusement, j’ai l’impression d’être passée complètement à côté de ce livre, ne parvenant pas à me créer une image suffisamment claire de ses protagonistes pour être capable de m’y attacher. J’ai eu l’impression de ne rien comprendre la plupart du temps et sur plus de 1000 pages, c’est long !
Néanmoins, je reconnais la qualité de l’écriture de Mariam Petrosyan. Il y a parfois des moments d’introspection de la part des personnages qui sont d’une beauté folle.
Bref, vous voilà prévenu·es : qui entre dans La Maison n’est pas certain·e d’en ressortir totalement sain·e d’esprit !
Infos pratiques
- Titre : La Maison dans laquelle
- Autrice : Mariam Petrosyan
- Traductrice : Raphaëlle Pache
- Édition : Monsieur Toussaint Louverture, collection Grands animaux, 2020
- Nombre de pages : 1088 pages
- Genre : fantastique
- Challenge : Même si sa lecture a traversé plusieurs saisons, on peut dire qu’il s’agit de mon pavé de l’été !

2 commentaires
mespagesversicolores
Hé bien… j’ai complètement zappé le moment où tu as commencé ta lecture.
Ce livre m’a fait de l’œil à sa sortie mais j’ai vite abandonné l’idée de le lire, notamment par la peur de m’y perdre et de ne pas pouvoir me raccrocher à quelque chose de concret.
Bravo à toi de ne pas avoir renoncé et de l’avoir repris!
Madame lit
Bravo pour ta persévérance à lire ce pavé. Je ne le connaissais pas mais je ne crois par qu’il est mon genre. Merci pour la découverte !