Lecture

Les Grandes Marées de Jim Lynch

Je pense que, de moi-même, je ne me serais jamais tournée vers Les Grandes Marées de Jim Lynch car tout ce qui touche, de près ou de loin, au monde aquatique ne m’attire pas spécialement. Mais c’était sans compter sur Fanny et son envie de me faire découvrir les éditions Gallmeister, sur lesquelles je bave depuis des mois sans me décider à acheter un de leurs livres…

Résumé

C’est l’été dans le Puget Sound. Miles a treize ans et est passionné par la vie marine. Chaque nuit, il quitte sa maison en douce pour aller explorer la plage. C’est à cette occasion qu’il fait LA découverte qui va le rendre célèbre dans toute la région, à son plus grand désarroi.

Mais en dehors de la cacophonie médiatique, Miles est surtout un adolescent qui doit quitter douloureusement le monde de l’enfance pour se confronter aux réalités complexes du monde des adultes, celles qui chamboulent bien plus une âme que n’importe quelle découverte scientifique…

Ce que j’en ai pensé ?!

J’avais une certaine appréhension face à ce roman car, comme je l’ai dit, la mer et les créatures marines, ce n’est pas trop ma tasse de thé. Mais je faisais confiance aux goûts littéraires de Fanny ce qui n’a pas manqué d’attiser ma curiosité face à ce roman [et j’ai eu raison]!

Miles est un garçon terriblement attachant. Très petit pour son âge, il n’est pas vraiment pris au sérieux par les adultes et les autres adolescent⋅es qu’il fréquente. Pourtant, il est sans doute plus intelligent que la moyenne et témoigne d’une grande sensibilité pour tout ce qui l’entoure. Conscient de sa différence, il ne semble pas s’en formaliser et assume complètement son intérêt face à la science et à la vie marine au point de saouler, parfois, les rares individus qui tentent d’avoir une conversation avec lui. La seule personne qui parvient à lui faire rapidement perdre ses moyens, c’est Angie, son ancienne baby-sitter et voisine, de 5 ans son aînée.

L’air de rien, ce roman aborde des thèmes assez noirs et douloureux comme la séparation, la consommation de drogue chez les adolescent⋅es, l’isolement des personnes âgées ou encore, le dérèglement climatique. Mais tous ces sujets sont vus sous le prisme de la pensée de Miles, ce qui leur donne une connotation presque poétique sans pour autant tomber dans la niaiserie car Miles fait preuve d’une grande maturité dans ses réflexions. Je pense que c’est l’une des forces de ce roman.

Ces coquilles, aussi uniques et impérissables que des os, m’aidèrent à comprendre que nous mourons tous jeunes, que nous ne sommes que des mouches dans l’histoire de l’univers. Nous n’existons que le temps d’un éclair.

La seule ombre au tableau cela a été, pour moi, les descriptions trop nombreuses et trop longues de la vie marine du Puget Sound. Comme l’entourage de Miles, j’ai parfois été ennuyée par ses monologues sur la faune et la flore, au point de sauter certains passages.

Ce fut néanmoins une très jolie découverte. Je suis d’autant plus curieuse de découvrir le catalogue de cette maison d’édition. Je pense que le prochain roman que j’achèterai sera Dans la forêt de Jean Hegland qui me tente depuis beaucoup trop longtemps [mais bon, en soi, j’ai dit que je n’achetais plus de livre avant le mois de juillet…]

Infos pratiques

  • Titre : Les grandes marées (a aussi été traduit sous le titre, A marée basse)
  • Auteur : Jim Lynch
  • Traducteur : Jean Esch
  • Édition : Gallmeister [Totem], 2018
  • Nombre de pages : 288 pages
  • Genre : contemporain
  • Challenges : ce roman me permet de valider la catégorie “Livre conseillé par une amie” du challenge 2019 de Mille vies en une

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