Lecture

L’Appel du Coucou de Robert Galbraith

Jusqu’il y a peu, je n’étais pas particulièrement intéressée par L’Appel du Coucou de Robert Galbraith [l’autre nom de plume de la célèbre J.K. Rowling]. Je n’avais pas accroché à Une Place à prendre [qui, d’ailleurs, attend toujours dans un coin que je daigne le terminer]. Du coup, je ne comptais pas spécialement me lancer dans un autre policier écrit par la mère d’Harry Potter. Mais tout cela, c’était sans compter sur les innombrables commentaires positifs que j’ai lus sur différents blogs, ni sur les immenses publicités qui ornaient les murs du métro parisien. Oui, je vous le confirme, je suis une lectrice faible et influençable.

C'est ce genre d'affiches qu'on retrouvait un peu partout en taille XXL - Malheureusement, je n'ai pas dégainé mon APN assez vite !
C’est ce genre d’affiches qu’on retrouvait un peu partout en taille XXL – Malheureusement, je n’ai pas dégainé mon APN assez vite !

Par une froide nuit de janvier, Lula Landry, jeune mannequin métisse de 23 ans, est retrouvée morte après être tombée de son balcon. Rapidement, la police conclut à un suicide. Cependant, cette théorie ne convient pas à son frère, l’avocat John Bristow. Il décide alors d’engager un détective privé pour prouver que sa sœur a été assassinée. Son choix se porte sur Cormoran Strike, un ancien membre de la police militaire qui fut un ami d’enfance de son frère. Cormoran Strike, qui lutte désespérément pour maintenir sa vie personnelle et professionnelle à flots vient tout juste d’engager une nouvelle secrétaire dont il n’a pas vraiment l’utilité, Robyn. Il n’est pas convaincu par les arguments de John Bristow et est tenté de refuser l’enquête. Malgré tout, il s’engage à faire les recherches nécessaires sur la mort de Lula Landry. Et si finalement, John Bristow n’avait pas tort ? Mais alors, à qui profiterait le crime ?

Dans ce roman policier, de facture assez classique, nous évoluons principalement dans le monde de la mode londonienne. Là, jalousie, mesquinerie et faux-semblants sont légion et il n’est pas rare de voir de jeunes mannequins craquer sous la pression. Serait-ce ce qui est arrivé à Lula ? Sous couvert de ce livre, l’auteur rappelle à quel point il peut être difficile de vivre sous les feux de la rampe en permanence.

Tout au long du roman, Cormoran Strike découvre de petits indices qui lui permettent d’avancer dans son enquête. Souvent, le lecteur ne comprend pas en quoi tel ou tel élément peut-être important pour le déroulement de l’enquête. Ce mystère permet de poursuivre la lecture sans découvrir trop tôt ce qui s’est passé cette fameuse nuit. Ainsi, alors que je pensais avoir découvert l’identité de celui à qui aurait pu profiter un éventuel crime, j’ai été terriblement étonnée de comprendre que je m’étais résolument trompée. C’est ce qui fait une grande force de ce roman.

L’autre qualité de L’Appel du Coucou réside dans le développement de ses personnages. Une place importante est évidemment donnée au couple formé par Cormoran et Robyn, bien loin de ce que l’on aurait imaginé au départ. Il est d’ailleurs amusant de voir comment l’auteure joue avec les attentes et les préjugés de ses lecteurs. L’évolution de Cormoran est intéressante : peu à peu, on comprend sa psychologie, son histoire et on ne peut qu’apprécier cet être assez bourru au demeurant. Les personnages secondaires, qui apparaissent tout au long de l’enquête, ne sont pas non plus délaissés. Chacun est traité de manière à ce que le lecteur puisse se faire une idée très précise de son caractère et de ses relations avec Lula.

L’auteure use également beaucoup des descriptions, que ce soit en ce qui concerne l’apparence des personnages, les objets qu’ils possèdent ou les lieux dans lesquels se déroulent l’enquête. Là encore, cela permet de se faire une idée assez précise et visuelle de l’intrigue sans néanmoins tomber dans l’excès, ce qui ne serait finalement que très peu amusant pour le lecteur.

Vous l’aurez compris, j’ai finalement beaucoup aimé ce roman, que j’ai dévoré en trois soirées. J’attends avec impatience de retrouver Cormoran Strike dans la suite de ses aventures et notamment, dans Le Ver à soie, sorti il y a peu.

Et vous, que pensez-vous de la reconversion de J.K. Rowling ? 

 

 

6 commentaires

  • Nathalie

    Je viens de le terminer et en-dehors d’une faiblesse dans la première partie du roman qui manque de “mystère” (je me demandais pourquoi Cormoran enquêtait alors qu’il n’y avait aucun indice sérieux pour mettre en doute le suicide), je suis d’accord avec toi et enthousiaste moi aussi. Notamment j’ai comme toi apprécié la façon dont elle joue avec les stéréotypes en ce qui concerne les personnages : tous ressemblent à première vue à des personnages typiques (le détective privé à la vie tumultueuse, la jeune secrétaire belle et enthousiaste, la mannequin égoïste et trop gâtée, son petit ami drogué et qui profite d’elle…) mais en fait au fur et à mesure de l’histoire elle retourne ces stéréotypes pour nous surprendre et en faire des personnages bien plus réalistes. C’est aussi la profondeur des personnages que j’avais aimé dans “une place à prendre”, je suis désolée que tu n’aies pas pu l’apprécier (et en plus la fin est impressionnante ;))

    • Maghily

      Tu n’es pas la première à me vanter les qualités d’Une Place à prendre. Je pense que je l’avais commencé à un mauvais moment. Je le reprendrai sûrement dans les prochains mois : d’une part, parce que je ne supporte pas d’abandonner mes livres ; d’autre part, parce que je ne peux m’empêcher de me dire que j’ai dû passer à côté de quelque chose, d’autant plus maintenant que j’ai lu celui-ci.

      C’est vrai qu’à part le motif financier qu’il réfute, au départ, rien n’a l’air de pousser Cormoran à enquêter. L’intuition du professionnel qu’on ne peut pas saisir, sans doute ! 😉

  • Mariposa

    J’ai été à moitié déçue par “Une place à prendre” et je ne savais pas du tout qu’elle avait écrit autre chose depuis. Je le note dans ma liste de livres “pense-bête”, merci pour ta critique.

    • Maghily

      De rien ! 🙂
      A la base, elle ne voulait pas trop qu’on sache qu’elle se cachait sous ce pseudonyme donc c’est normal que, si tu ne fréquentes pas particulièrement les sites littéraires, tu ne sois pas au courant.

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