Lecture

Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde

Après près de trois semaines de lecture et, souvent d’abandons, je viens de terminer Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde.

Portrait de Dorian Gray

Je n’avais encore rien lu de cet esthète anglais de la fin du XIXème siècle, habitué à provoquer les scandales suite, notamment, à son homosexualité affichée.

Ce roman, publié en 1890 a largement contribué au succès de l’écrivain. Pour ce qui est de sa plume, je ne trouve rien à redire (et puis, je me suis contentée de la traduction française donc je n’ai qu’une vision tronquée de ce qu’elle a dû être) pourtant ce roman est loin de m’avoir subjuguée. Il raconte l’histoire d’un jeune dandy, incroyablement beau, qui lorsqu’il se rend compte de sa beauté par l’intermédiaire de son portrait fait le souhait de la jeunesse éternelle. Il s’aperçoit quelques temps plus tard que son souhait a été réalisé puisque lui-même ne change pas. Son portrait, par contre, subit les marques du temps et reflète son âme. Cette découverte aura alors une incidence importante sur son choix de vie.

L’auteur aborde des thèmes très intéressants pour l’époque : l’homosexualité, la débauche, les relations hommes-femmes, le divorce, la psychologie, etc. mais il ne fait que les effleurer. Ainsi, quand Wilde dit que Dorian s’est beaucoup amusé en menant des personnes (jeunes hommes ou jeunes femmes) à leur perte, il ne précise jamais de quelle manière il s’y est pris (est-ce qu’il les a compromis par une relation intime, par le jeu ou les drogues ?). Tout est sous-entendu, comme si le lecteur savait très exactement ce qu’il s’est passé alors qu’il n’en est rien. Pour décrire l’état de débauche de son dandy, Wilde dit de lui qu’il a goûté à tous les plaisirs. C’est assez vaste ça et tous les plaisirs ne sont pas coupables (du moins, je l’espère) , tout dépend de la morale de chacun. On dirait donc que l’auteur souhaite choquer tout en s’imposant tout de même certaines limites.

Le personnage de Dorian n’est pas le plus intéressant du roman, même s’il est le personnage central. C’est un jeune homme qui ne semble pas réellement capable de penser par lui-même, reprenant les bons mots de son mentor, Lord Henry. Ce dernier est la clef de tout le roman : c’est lui qui dès sa première rencontre avec Dorian lui fait prendre conscience de sa beauté et de son caractère éphémère. Ce sont ses paroles qui vont pousser Dorian à faire le souhait de l’éternelle jeunesse. C’est ensuite Lord Henry qui distille l’envie du vice dans l’esprit de Dorian et des toutes les personnes qui les entourent. Il brille dans les dîners lorsqu’il se lance dans la défense de théories scandaleuses sur la nature de l’homme et donne à réfléchir sur l’avenir de la société anglaise. C’est à travers ses paroles qu’Oscar Wilde semble faire passer certaines de ses idées. Adhère-t-il à toutes ? Je n’espère pas !

Et finalement, cette intrigue fantastique est un prétexte pour dresser le portrait, non pas d’un homme mais de la société anglaise de l’époque : ses salons, son amour de la rumeur, ses goûts en matière d’art, etc. Malheureusement, cela mène parfois à des descriptions assez longues et ennuyeuses. Je pense, par exemple, à celles qui expliquent toutes les modes et pensées auxquelles Dorian s’est essayé. Dès lors, j’ai eu beaucoup de mal à me plonger dans ce roman : il a fallu attendre environ la moitié du livre pour que je commence réellement à accrocher. A partir de ce moment, la lecture a été beaucoup plus fluide.

Cela reste néanmoins un roman important à découvrir, ne serait-ce que pour la plume d’Oscar Wilde  et pour les idées qu’il osait développer à l’époque.

Ma note :

love4

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2 commentaires

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