Lecture

Hate List de Jennifer Brown

Aujourd’hui, je vous présente encore un roman jeunesse ou plutôt “young adulte” : Hate List de Jennifer Brown.

Dans ce livre, on suit Valérie, une adolescente de 17 ans qui a vécu au centre d’un événement extrêmement dramatique : alors qu’ils commençaient une journée de lycée comme les autres, son petit ami, Nick, a fusillé différents élèves et professeurs qui attendaient le début des cours dans le foyer. Très vite, Valérie découvre que Nick n’a pas choisi ses victimes au hasard : chacune figurait sur leur “liste de la haine” qui reprenait les noms de toutes les personnes qui, de manière directe ou indirecte, contribuaient à leur mal-être. La culpabilité s’empare alors de Valérie car c’est elle qui avait eu l’idée de cette liste : elle lui permettait d’extérioriser ses sentiments et de se “venger” à sa manière des moqueries de ses camarades. Comment va-t-elle supporter le retour dans son lycée après cet événement ? Va-t-elle parvenir à surmonter sa culpabilité et convaincre ses anciens camarades qu’elle n’a jamais voulu un tel massacre ?

Hate-List_Jennifer-Brown

Premièrement, ce roman se lit très rapidement : en deux heures, je pense, il était plié. Difficile de décrire ce que j’ai ressenti à sa lecture. Le sujet est terriblement dramatique mais assez peu original : une fusillade dans un lycée américain. Si ce n’est qu’ici,on ne suit pas le tueur, ni véritablement une de ses victimes mais sa quasi-complice. Par l’histoire de Valérie, Jennifer Brown tente de démontrer que même si, après coup, les preuves semblent évidentes, il est très difficile pour les proches de déceler les envies meurtrières des gens qu’ils aiment. La jeune fille plaisantait souvent avec Nick à propos de tout ce qu’elle ferait bien subir aux autres élèves qui l’appelaient Sœur funèbre et se moquaient d’elle. Or, jamais elle n’avait imaginer une seule seconde que Nick parlait sérieusement. Ce n’est qu’en se remémorant leurs conversations qu’elle prend conscience de tous les signaux qu’il lui avait envoyés, sans qu’elle ne les comprenne.

C’est aussi le témoignage d’une famille qui doit se reconstruire : comment refaire confiance à son adolescente quand on a pensé qu’elle a peut-être participé à une tuerie ? Comment ne pas la considérer comme coupable ? J’ai trouvé que ce sujet était particulièrement bien traité ici : chaque parent à un rôle (bon ou mauvais) à jouer dans la reconstruction de la jeune fille, aucun n’est laissé de côté. Bien sûr, j’ai eu du mal à comprendre leur réaction : comment peuvent-ils lui en vouloir à ce point ? N’ont-ils jamais accordé leur confiance trop vite à quelqu’un ? Cela a-t-il fait d’eux de mauvaises personnes ?

Il aurait été intéressant de développer davantage les séances avec le docteur Hieler qui, même si elles ont une place importante dans le récit, sont abordées de manière assez superficielle à mon goût. De même, la construction de la relation entre Jessica et Valérie aurait pu être creusée davantage.

La relation qui liait Nick et Valérie, par contre, est assez bien décrite. Etant donné que le roman est écrit selon le point de vue de la jeune fille, l’adolescent n’est pas présenté comme un criminel. C’est le garçon qu’elle aimait avant tout. Il souffrait, il a commis un acte épouvantable, mais ce n’était pas le monstre que tout le monde brosse. Les personnages ne sont pas manichéens : même les élèves que Valérie détestait sont, à un moment ou un autre, décrits positivement tout comme elle montre du doigt les défauts de ses amis. Cela permet au récit d’être réaliste et de ne pas tomber dans les stéréotypes propres aux œuvres américaines.

Ce roman n’est certes pas un coup de cœur (peut-être encore une fois trop axé ado pour moi) mais il était agréable à lire. Il est même parvenu à m’extorquer une petite larme vers la fin (hé oui, je suis une vraie fille …).

Ma note : 

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3 commentaires

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