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Lecture

Toute passion abolie de Vita Sackville-West

Le XXe siècle est à l’honneur pour le fantastique classique d’avril et j’ai décidé de me tourner vers la littérature anglaise avec Toute passion abolie de Vita Sackville-West.

Résumé

Lady Slane a 88 ans lorsque son époux, le vice-roi d’Angleterre, rend son dernier souffle. Ses enfants s’interrogent alors : que faire de cette « merveilleuse mère » qui doit être bouleversée par la mort de l’homme auquel elle a dédié sa vie ?
Mais, avant qu’ils n’aient pu décider de quoi que ce soit, celle-ci les surprend en déclarant vouloir vivre seule dans une petite maison qu’elle avait repérée depuis des années.

Ce que j’en ai pensé ?!

Avec l’âge, on a de plus en plus envie de fréquenter seulement ses contemporains, et de délaisser les jeunes. Entre nous, ils sont vraiment fatigants, très agités. Je peux à peine supporter la compagnie de quelqu’un de moins de soixante-dix ans. Les jeunes vous obligent à envisager la vie comme un combat, une véritable entreprise, ils sont sans cesse pris par leurs plans.

Quel délice que la plume résolument caustique de Vita Sackville-West ! Dans ce roman, elle nous plonge dans l’intimité d’une famille de l’aristocratie anglaise en plein deuil du patriarche. Celui-ci étant à peine refroidi que les questions bassement matérielles autour de l’avenir de son épouse se posent déjà. L’autrice dépeint ces discussions avec une ironie absolument délicieuse.

Dans ce roman, elle nous propose une version assez idéalisée de la vieillesse. Lady Slane se retire dans une petite maison de banlieue avec sa complice de toujours, la vieille Genoux, qui est à son service depuis ses fiançailles. Les deux femmes veillent l’une sur l’autre et profitent de leur quotidien éloigné de toutes mondanités.

Elles profitent également des visites des quelques vieux amis qu’elles ont encore l’envie de fréquenter : interdisant la maison à tous les jeunes de moins de 60 ans. Même les enfants de Lady Slane sont à peine tolérés dans ce havre de paix.

Toute passion abolie dénonce les conditions de vies des femmes à qui l’on demande de taire leurs propres aspirations pour se plier à leur rôle d’épouses et de mères. La mort de Lord Slane permet à Lady Slane de redevenir Déborah et l’autorise à se pencher enfin sur la manière dont elle souhaite, vraiment, occuper ses journées. Elle réalise alors qu’elle ne s’était plus écoutée depuis les premières heures de son mariage.

C’est donc un très court mais impactant roman sur la vieillesse que nous propose Vita Sackville-West. Je vous le recommande chaudement !

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