
La ferme des animaux de George Orwell
En janvier, le thème choisi pour le challenge des fantastiques classiques, c’était : « Les animaux, ces héros comme les autres« . Dilemme : de tous les classiques qui me venaient en tête, soit je les avais déjà lus, soit ils ne me disaient absolument rien ! Puis, je me suis rappelé de La ferme des animaux, de George Orwell, roman lu au début de mes études de romanes et qui méritait bien une relecture !
Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres.
Résumé
Sage d’Ancien, vénérable cochon de la Ferme du Manoir, sent ses derniers jours arriver. Mais avant de quitter l’étable à jamais, il a un dernier message à faire passer aux animaux de la ferme : l’heure est bientôt venue pour eux de prendre leur destin en main et de faire cesser le joug exercé par l’Homme.
Quelques temps plus tard, les animaux organisent la révolte, chassent leur propriétaire humain alcoolique et négligent, et prennent le contrôle de la ferme. Dorénavant, tous les animaux seront égaux ! Enfin, … ça, c’était l’idée de départ…
Ce que j’en ai pensé ?!
Des animaux qui font sédition ?! Le pitch me séduisait bien ! Certes, j’ai dû mettre mon côté rationnel en sourdine pour accepter l’idée que certains de ces animaux étaient capables de lire, écrire, compter et négocier avec les humains mais passons !
Dans ce roman, Orwell nous montre comment une société, basée initialement sur une volonté de s’organiser de manière totalement égalitaire, peut finalement vriller complètement [tiens, tiens, ça me dit vaguement un truc, pas vous ?!]. Alors, que devons-nous en penser ? Que chacun·e doit disposer des mêmes connaissances pour éviter que celles et ceux qui en possèdent davantage en profitent pour exploiter les plus faibles ? Que le pouvoir monte inévitablement à la tête ?
Dans le cas de la ferme, on partait pourtant dans l’idée d’offrir, à toutes et tous, la même éducation. Malheureusement, tous les animaux n’y voient pas le même intérêt et ce sont finalement les cochons qui se montrent les plus intelligents : ils savent lire, écrire, compter et maîtrisent l’art oratoire. Très vite, ils s’arrogent le rôle de chefs : ils organisent, donnent les ordres, édictent les règles, … Et persuadent les autres animaux de leur supériorité.
Vous l’aurez compris, la ferme des animaux est une satire animalière du totalitarisme bolchevique qui pourrait tout à fait servir à dénoncer tout type de totalitarisme : rédaction de commandements qu’il faut suivre à la lettre [mais qui évoluent discrètement pour s’adapter aux nouvelles lubies des chefs], figure tutélaire qui a tous les droits, chants et autres défilés militaires pour endoctriner et rassembler les masses sous un même drapeau, exploitation des travailleurs, soit disant pour le bien commun [mais avec un sacré supplément pour les chefs quand même, …] et j’en passe.
C’est finement joué par Orwell qui démontre que, par de petites touches qui peuvent semblent anodines prises individuellement, l’étau de l’oppression se resserre. Et quand on s’aperçoit que le deal initial n’est pas respecté, il est déjà trop tard. Le retour en arrière semble impossible. Et puis, était-ce vraiment mieux avant ?!
Le tout est servi avec beaucoup d’humour et d’ironie, ce qui donne un caractère relativement léger à cette fable, malgré les horreurs qui y sont décrites.
Infos pratiques
- Titre : La ferme des animaux
- Auteur : George Orwell
- Traducteur : Jean Queval
- Édition : Folio, 1984
- Nombre de pages : 158 pages
- Genre : classique
- Challenge : Les classiques, c’est fantastique saison 5 :
- Chez les copinautes : Moka / Fanny / Natiora / Ingannmic / L’Ourse bibliophile / Lolo / Virginie / Madame lit / Violette


6 commentaires
Virginie Vertigo
Ça fait un moment que je n’ai pas relu cette pépite. Très envie de le redécouvrir en anglais.
Maghily
Ha oui, c’est vrai que ça doit parfaitement se tenter en VO ! 🙂
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L'ourse bibliophile
J’ai également adoré cette lecture très intelligente et efficace !
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