Bilan de l’été 2022
Certes, l’été 2022 n’est pas encore terminé mais mes vacances bien 😢. Pré-covid, j’avais pris l’habitude de faire un petit bilan de mes vacances, pour en garder le souvenir. Et si on la reprenait cette année ?!
Bilan de mes lectures
Alors, niveau lecture, je ne vais pas vous le cacher, le bilan de cet été 2022 est relativement catastrophique ! Je crois que j’ai rarement aussi peu lu et chroniqué mes lectures mais que voulez-vous, il y a rarement eu autant de soleil en Belgique pendant mes vacances ! 🌞 #TeamFilledelété
Pour juillet, nous étions censées lire un roman classique sur le thème du bord de mer ou du grand large. Pour moi, ce devait être une relecture avec La plage d’Ostende de Jacqueline Harpmann [oui, c’est un classique de la littérature belge, on ne discute pas sur sa date de parution 🙄]. Je l’ai lâchement abandonné à mon arrivée à Lyon et ne l’ai jamais repris… C’est donc un fail.
J’ai lu l’incroyable biographie de Gisèle Halimi Une farouche liberté qui m’a encore une fois donné quelques pulsions de violence mais surtout, une incroyable fascination pour la vie et les combats de cette femme extraordinaire. Le livre se dévore, il est rempli de réflexions très intéressantes et il nous rappelle l’importance de certains combats [lutte contre les violences faites aux femmes, droit à l’avortement, notamment] et les difficultés rencontrées par celles et ceux qui les ont portés. A lire en ces temps où nos droits sont à nouveau remis en question.
Pour rester dans un thème similaire, j’ai lu Celui qui touche à mon corps, je le tue de Valentine Goby. Un tout petit roman dans lequel on suit trois personnages : une jeune femme qui vient d’avorter à une époque où c’était interdit [oui, tu auras senti que ce sujet m’obsède un peu en ce moment], une avorteuse condamnée à mort et le bourreau qui va l’exécuter. Encore une fois, Valentine Goby écrit merveilleusement bien. Elle parvient à piquer juste là où ça fait mal. Ce n’était pas une lecture agréable mais la beauté de la plume rattrapait tout.
Un copain m’avait prêté Bonjour paresse de Corinne Maier, une sorte de pamphlet sur la vie d’entreprise, après que je lui ai raconté mon dégoût suite à quelques événements passés sur mon lieu de travail. Même si j’étais globalement d’accord avec le fond de ce que l’autrice proposait, j’ai vraiment détesté la forme : ce livre est l’exemple type du “trop de digressions et de blagues acerbes tuent le propos” [je devrais peut-être en prendre de la grain, tiens…]. J’ai fini par l’abandonner à la moitié environ. D’autant plus que je trouvais qu’elle enfonçait pas mal de portes ouvertes pour notre époque, le livre ayant maintenant une quinzaine d’années.
Lors de ma virée lyonnaise [sur laquelle je dois encore faire un article ici, un jour], j’ai acheté Les Femmes aussi sont du voyage de Lucie Azema. Aussitôt acheté, aussitôt lu et chroniqué. Ce livre a été la seconde révélation de mon été.
J’ai ensuite lu Un été sans les hommes de Siri Hustvedt : un roman dans lequel l’héroïne principale s’est fait larguer par son mari après 30 ans de mariage et qui va passer l’été dans le village où vit sa mère, au milieu de vieilles femmes qui vivent dans un home et d’une jeune mère dont le mari n’est jamais là [oui, je sais enjailler mon été]. Il y a eu quelques réflexions fulgurantes, notamment sur des questions féministes, et j’ai adoré le personnage d’Abigail qui brode des scènes d’orgies au milieu des petites fleurs mignonnes de ses couvre-lits. Mais mon impression globale en refermant le livre était plutôt “mouais”. Par contre, ce roman est parfait si vous voulez passer pour une grosse misandre auprès de votre date, au détour d’une question banale comme “Et qu’est-ce que tu lis pour le moment ?!”. [à bientôt pour de nouvelles critiques lectures de qualité !]
Depuis lors, je traine partout avec moi deux bouquins mais je les lis très rarement : mon classique du mois d’août et L’Art de marcher de Rebecca Solnit, un essai hyper dense sur l’histoire de la marche à pieds [jte jure, c’est passionnant !]. Stay tuned pour une chronique à la fin du mois d’août, du moins je l’espère !
Alors pour me donner l’impression d’avancer un minimum dans mes lectures, j’ai lu l’excellente BD de Lou Lubie que m’a prêtée Fanny : Et à la fin, ils meurent. La sale vérité sur les contes de fées. J’ai beaucoup ri et, vraiment, Walt Disney, il s’est bien fichu de notre tronche ! Moi, je préfère clairement la version badass des princesses [bon, même si j’aimerais pas me réveiller d’une longue sieste en cloque de jumeaux, il va sans dire…].
Et pendant que je ne lisais pas…
Et si j’ai si peu lu durant cet été, c’est parce que j’ai recommencé à vivre [oui, j’ai une petite tendance dramaqueen] et surtout, parce que je ne sais pas rester à l’intérieur quand il y a du soleil…
J’ai déjà fait un petit récap de mes activités lyonnaises et des quelques révélations que j’ai eues cet été sur Instagram. Mais j’ai aussi envie de lister du positif par ici et de faire le récapitulatif de ces cinq semaines qui sont définitivement passées beaucoup trop vite.
Partir à la (re)découverte de Bruxelles et des environs
- Commencer les vacances avec une journée à La Semo avec Fanny et L. et pleurer à chaudes larmes en écoutant le beau Ben. C’était magique, je veux y retourner.
- Passer une jolie après-midi au parc de Tervueren, profiter de l’ombre bienvenue et d’agréables discussions.
- Acheter beaucoup trop de livres.
- Squatter la terrasse du Cook and Book entre collègues pour de passionnantes discussions féminines ou en [finalement pas si] charmante compagnie.
- Aller faire les soldes à LLN et dégoter de jolies robes dans la boutique conseillée par ma binôme.
- Arpenter à peu près tous les parcs de Bruxelles [bon, ok, pas ceux du Nord].
- Boire beaucoup trop de cafés [glacés] seule ou accompagnée.
- Aller visiter Mechelen sur un coup de tête et cocher une nouvelle ville sur ma bucket-list
- Randonner en forêt de Soignes.
- Visiter de chouettes expositions dont celle sur Vivian Maier à Bozar et Portrait of a Lady à la villa Empain.
- Participer à une balade contée dans les Marolles où je me suis laissée charmer par les histoires de princesses rebelles [et avoir la surprise de tomber sur une collègue].
- Jouer la touriste dans Bruxelles et m’émerveiller des petits détails.
- Faire un resto en tête-à-tête avec M. pour faire le point sur nos aventures des derniers mois.
- Faire le détour par le Pêle-Mêle du centre-ville où je n’étais plus allée depuis des années.
- Remplacer la soirée festive initialement prévue par une soirée papote avec une autre M. Pourquoi on a attendu si longtemps pour la faire ? Je ne sais pas ! [enfin, si, parce que je suis une ourse asociale]
- Découvrir de nouveaux quartiers pour boire des verres et changer un peu de la Plux et du Cimetière.
Sortir de ma zone de confort et aimer ça
- Partir en voyage solo à Lyon : boire des verres seule en terrasse, manger au restaurant, me lancer dans des discussions avec des inconnu(e)s, prendre le petit déjeuner sur les quais en rêvant d’une vie au bord de l’eau.
- Reprendre la conduite avec le frangin, qui a décidément beaucoup de patience [et presque kiffer ça]
- Passer une après-midi avec un flamand qui ne me parle qu’en anglais alors que j’ai déjà du mal avec les interactions dans ma propre langue maternelle. Jamais tu ne m’aurais vu faire ça, ya encore un mois.
- Accepter des RDV à l’improviste.
- Réapprivoiser ce corps dont j’avais fait un ennemi.
Savourer le quotidien avec les gens que j’aime (ou avec ma propre compagnie)
- La semaine en famille où il fait bien trop chaud pour bouger un orteil.
- Bouger des meubles et jouer les bricolos avec le frangin tant qu’il fait encore respirable.
- La traditionnelle journée shopping entre filles.
- Se dorer la pilule sur la terrasse.
- Marquer l’année écoulée 🖤.
- Faire sa dose de musculation pour le reste de l’été en arrachant les mauvaises herbes.
- Marcher en canard pendant 3 jours.
- Mettre la musique [parfois un peu fort] et chanter faux [enfin, visiblement pas tant vu le peu de pluie tombée cet été].
Alors évidemment, j’aurais voulu que cette parenthèse enchantée dure encore pendant des semaines mais ce n’est pas évidemment pas possible. Par contre, je note que pour la première fois depuis très longtemps, je termine ces longues vacances sans cette impression crasse de ne pas en avoir suffisamment “profité”. Même durant les années heureuses où je n’étais pas seule, je reprenais souvent le travail avec la boule au ventre parce que j’avais l’impression d’avoir gâché mon temps libre en restant trop souvent chez moi quand X. travaillait ou en attendant des opportunités de sortie que je ne provoquais pas [bon aussi en partie parce que je n’étais pas épanouie dans le job, mais passons].
Alors oui, il y a eu quelques moments de bas, je ne vous le cache pas. Le manque est toujours présent et frappe chaque fois quand on ne s’y attend pas mais j’ai appris à vivre avec [j’accepte la vague et la laisse passer]. J’ai eu quelques mauvaises surprises [dont une particulièrement traumatisante] et quelques déceptions, pas mal de remises en questions inutiles malgré mes bonnes résolutions, mon éco-anxiété a encore fait un bond devant les nouvelles du monde. Mais ce n’est pas ce que j’ai envie de retenir de cet été 2022.
Cette année marque donc un profond changement qui j’espère, n’est pas que passager. Maintenant, il ne reste plus qu’à distiller un peu de l’esprit de cet été dans le reste de l’année… 💗
Et toi, il se passe comment ton été 2022 ?
7 commentaires
Ingannmic
Très riche, cet été ! et des lectures en effet plutôt orientées (je suis très intéressée par le Goby et le récit d’Halimi). Bonne reprise en douceur !
Maghily
Merci 🙂
Je ne peux que les conseiller, en plus ils sont assez courts.
mespagesversicolores
Merci de te livrer un peu ici avec sincérité
Je te souhaite une merveilleuse rentrée, toujours avec ce petit coup aux fesses pour avancer. ( et puis si un jour ça flanche, je suis là )
Contente de lire que tu as découvert la terrible vérité sur les contes
Maghily
Merci <3
Ce blog va finir par me faire office de divan de psy 😉
J'avais oublié pour La Belle au Bois dormant (pourtant, je l'avais déjà lu...) : quelle horreur, moi j'ai un coup pareil, je le zigouille le Prince !
lilly
C’est un beau bilan, j’espère aussi que tu as trouvé un équilibre qui te satisfait.
Depuis que j’ai un enfant, je réalise à quel point ces moments à “ne rien faire” sont précieux. Et puis ce n’est “rien” que d’après des standards extérieurs, comme s’il fallait réaliser une performance quelconque.
Maghily
Merci ! 🙂
Oui, j’imagine qu’avec un enfant ça doit être encore plus difficile de trouver du temps pour soi.
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