Cinéma

Lee Daniels’ The Butler [Cinéma]

Aujourd’hui, à défaut de parler littérature, je vais vous parler cinéma ! Mercredi, je suis allée voir Le Majordome, nouveau film de Lee Daniels (Precious, Paperboy). Celui-ci s’inspire de la vie d’Eugene Allen, ancien majordome de la Maison Blanche pendant 34 ans. Dans ce film on retrouve, entre autres, Forest Whitaker, Oprah Winfrey, Robin Williams et Lenny Kravitz.

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Le héros, Cecil Gaines, a grandi dans les champs de coton du sud des USA dans les années 20. A la mort de son père, il est recruté comme “nègre de maison”, condition plus enviable que celui d’ouvrier dans les champs de coton. Au fil des années, à force de travail et d’abnégation (et grâce à certaines bonnes rencontres), Cecil gravit les échelons jusqu’à entrer au service de la Maison Blanche. Là, il est le témoin des grandes discussions politiques et des questionnements des différents présidents qui se succèdent à la tête des USA. Ces années de service sont aussi celles des grandes révolutions raciales aux USA : Cecil est alors pris entre deux feux, les positions de ses employeurs et celles de ses amis et de sa famille. Comment éviter de se faire renvoyer quand son propre fils devient l’un des fers de lance de la rébellion afro-américaine ? Quelle position tenir face à ces blancs qui ont tous les pouvoirs ? Quelle image Cecil renvoie-t-il à ces hommes politiques qu’il fréquente tous les jours ?

La question de la ségrégation est à la mode actuellement ! Elle a par exemple été largement abordée dans La Couleur des sentiments. En règle générale, j’aime beaucoup tout ce qui se rapporte à l’histoire contemporaine, principalement du monde occidental (films, romans, etc.). Sans doute parce qu’on en subit encore actuellement les conséquences et donc, j’arrive mieux à l’appréhender que l’histoire plus ancienne ou plus lointaine.

La question de la haine raciale aux Etats-Unis m’a toujours intriguée : comment un pays basé sur le brassage des cultures a-t-il pu rester aussi longtemps et profondément raciste envers les personnes dites “de couleur” ?! Le film rend assez bien compte de l’hypocrisie dont faisait preuve une grande partie de la population : notamment, à travers les relations qu’entretiennent les Blancs de la Maison Blanche avec leurs domestiques. Ils les prennent pour des confidents, leur imposent de feindre l’intérêt ou la pitié alors qu’ils ne supportent pas de manger à la même table qu’eux. Le film montre également très bien à quel point ce sentiment d’infériorité était fortement ancré dans l’esprit des plus anciens : ainsi, Cecil a beaucoup de mal à remettre en cause sa situation, à oser demander plus de considération à son patron. Il est heureux de ce qu’il peut recevoir. Il prend la rébellion de son fils comme un manque de respect vis-à-vis de son pays.

Cecil est terriblement attachant et il est intéressant de voir comment évoluent sa pensée et ses relations avec son fils aîné durant toutes ces années. J’aime également le fait que le réalisateur montre à quel point la vie de Gloria est similaire à celle de n’importe quelle “Desperate White Housewife” : ses centres d’intérêts, ses soirées entre amis, sa désagréable manie de noyer son ennui dans l’alcool, etc.

J’ai aussi aimé découvrir l’évolution des mouvements de rébellion qui se sont formés autour de Martin Luther King : comment ils sont passés des Freedom Riders aux Black Panters, etc. même si tout cela est à peine abordé dans ce film. C’est encore un pan de l’histoire que je connais assez mal.

Bref, j’ai adoré ce film et vous le conseille vivement  !

Ma note : 

love5

5 commentaires

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