Lecture

Salammbô de Gustave Flaubert

Continuons notre retour aux classiques avec Salammbô de Gustave Flaubert. Ce livre, qui dormait depuis plusieurs années dans ma bibliothèque, je ne pouvais m’empêcher d’y penser chaque fois que j’entendais la chanson du même nom, d’Indochine [qui, en fait, s’écrit Salômbo]. Or, je me rends compte aujourd’hui que les deux œuvres n’ont absolument rien à voir l’une avec l’autre…

Couverture de Salammbo de G. Flaubert

Salammbô est la fille d’Hamilcar Barca, suffète de Carthage lors de la 2e Guerre punique (au IIIe siècle avant JC, si comme moi, vous êtes peu friand d’histoire de l’Antiquité…). Elle est entièrement dévouée à la déesse Tanit, symbole de la fertilité. Alors que son père n’a toujours pas réintégré son palais suite à ses campagnes guerrières loin de Carthage, la jeune fille observe le festin auxquels se livrent, dans son jardin, les mercenaires qui ont aidé à la victoire de Carthage. Sa route croise celle de Mâtho, un guerrier libyen, immédiatement subjugué par sa beauté. 

Rapidement, les mercenaires comprennent que leur présence à Carthage n’est plus désirée et que l’argent promis pour leurs exploits risque fort bien de ne jamais arriver : la guerre aurait mis la ville sur la paille et la priorité n’est pas à la solde des mercenaires. Une lutte féroce s’annonce donc entre ces guerriers désavoués et la puissante ville ingrate. Néanmoins, il se pourrait que l’argent ne soit pas la seule cause de cette nouvelle guerre qui s’annonce…

Autant vous l’avouer tout de suite, je me suis ennuyée tout au long de cette lecture, que j’ai pourtant poursuivie jusqu’au bout [ma curiosité me poussait à découvrir qui serait le vainqueur]. Alors que de nombreux commentaires, sur les sites d’autres geeks littéraires, vantent ce roman comme une oeuvre incroyablement sensuelle, où l’on s’attend à découvrir une histoire d’amour politiquement incorrecte, je n’arrive à en retenir que les interminables scènes de combats, pleines de sang et de violence gratuite.

Comme à son habitude, Flaubert décrit les scènes avec une extrême précision : aucune position tactique, aucun détail de l’armement, ni aucune blessure sanglante ne nous est épargné. Je dirais que les trois-quarts du roman s’orientent autour de ces scènes de batailles et de leur préparation. Viennent ensuite les jeux de pouvoir entre les différents intervenants et les nombreuses supplications aux dieux de tous bords. La relation qui unit Salammbô à Mâtho, bien qu’omniprésente en arrière plan des décisions qui sont prises, n’est que très peu abordée, concrètement, dans le roman.

A côté de cela, je ne peux encore une fois qu’admirer la qualité de l’écriture de Flaubert : la richesse du vocabulaire employé, le détail des descriptions, l’impression d’intense recherche documentaire qui se ressent derrière chaque mot, etc. Mais malheureusement, tout cela n’a pas suffit à me faire aimer ce roman dont le sujet principal, en lui-même, ne me passionnait pas.

Derrière ce texte, on peut également voir une dénonciation des barbaries de l’époque, que ce soit dans le traitement inhumain qu’il est fait des esclaves et des personnes de modeste condition ou dans l’horreur des sacrifices humains que l’on dédiait aux dieux.

Par ce traitement et la richesse de la langue de Flaubert, je comprends qu’il s’agisse d’un monument de la littérature  française. Néanmoins, il n’est pas à mettre entre les mains des âmes les plus sensibles.

Vous connaissiez cette oeuvre ? Qu’en pensez-vous ? 

4 commentaires

Si vous souhaitez me laisser un petit mot...