Les Suprêmes d’Edward Kelsey Moore
Aujourd’hui, je vous retrouve avec un livre “feel good“, du moins, c’est comme ça que je l’ai ressenti [c’est purement le genre de livres dont je vais avoir besoin dans les prochaines semaines] : Les Suprêmes d’Edward Kelsey Moore [et si vous suivez bien, vous voyez donc que j’entame ENFIN les cadeaux de Noël].
Résumé
Odette, Clarice et Barbara Jean sont inséparables depuis leur adolescence, époque à laquelle Big Earl, le patron du restaurant qu’elles fréquentent très régulièrement, les a surnommées Les Suprêmes.
40 ans plus tard, Odette s’inquiète de voir apparaître le fantôme de sa mère dans sa cuisine et apprend qu’elle souffre d’un cancer. Clarice, quant à elle, se débat toujours avec l’infidélité chronique de son mari pendant que Barbara Jean tente de noyer ses mauvais souvenirs dans la vodka. Rien de très réjouissant à première vue, je suis d’accord. Comment en sont-elles arrivées là ? C’est ce que nous découvrons au fil des pages où se mêlent drames et situations plutôt cocasses… Un récit de vies absolument passionnant !
Ce que j’en ai pensé ?
A la lecture du résumé, vous devez vous demander en quoi ce livre pendant bien ressembler à un roman “feel good” et je vous comprends tout à fait ! Tout cela tient principalement au ton utilisé par l’auteur et, surtout, au caractère bien trempé des Suprêmes.
Dans ce roman, on suit tantôt le point de vue d’Odette depuis le jour où elle croise le fantôme de sa mère, tantôt celui d’un narrateur omniscient qui suit l’ensemble des Suprêmes et leurs familles. Au fil du quotidien d’Odette, le lecteur rencontre son entourage et cela le mène à de nombreux flash-backs retraçant le passé de chacun depuis ce fameux été 1967 où les filles sont devenues inséparables.
Le roman est une très jolie histoire d’amour et d’amitié : les trois femmes ne cessent de se soutenir mutuellement, toute leur vie durant, malgré des caractères diamétralement opposés. La force de ce roman tient justement dans ses personnages dont la psychologie est profondément développée. On ne peut que s’attacher à ces trois femmes que la vie n’a pas épargnées et avoir envie de s’attabler avec elles, chez Earl, pour échanger les derniers potins. Il y a beaucoup d’humour et de bienveillance dans leurs histoires ainsi que pas mal de remise en question. Cela nous permet vraiment de suivre leur évolution que ce soit dans leurs relations avec les autres ou avec elles-mêmes.
Ce roman aborde également la période de la ségrégation raciale et la lutte pour les droits civiques. C’est un sujet qui m’intéresse grandement. J’ai toujours autant de mal à m’imaginer que les Blancs ont pu être aussi cons et rejeter de manière aussi abjecte toute une partie de la population uniquement en raison de sa couleur de peau, à une époque pas si lointaine [et dire que certains n’ont toujours pas fini de penser comme ça…]. Ce genre de roman est donc une très bonne piqûre de rappel pour mon pauvre petit esprit naïf [quoique ma naïveté a pris un sacré coup dernièrement].
Bref, j’ai vraiment adoré ce roman et je vous le conseille chaleureusement ! Il m’a fait pensé à un genre de Desperate Housewives avec des protagonistes afro-américaines dans l’Amérique des années 60-70 [mais beaucoup plus intelligent que la série à laquelle je fais référence].
L’avez-vous lu ?
Connaissez-vous d’autres romans qui traitent du même sujet ?
Informations pratiques
- Titre : Les Suprêmes [The Supremes at Earl’s All-You-Can-Eat]
- Auteur : Edward Kelsey Moore
- Edition : Babel, 2015
- Nombre de pages : 414 pages
- Ma note : 17/20
- Thèmes abordés : l’amitié, l’infidélité, la lutte pour les droits civiques, l’alcoolisme
Vous en avez l’habitude maintenant, ces deux romans ont été lus dans le cadre de mes deux challenges de l’année :
- Un pavé par mois, chez Bianca
- Challenge littéraire 2016 de Mille vies en une, catégorie ” Livre qui fait du bien”
14 commentaires
La Critiquante
J’en lis beaucoup de bien, faudrait peut-être que je me lance !
Maghily
Je ne peux que t’y encourager ! 🙂
lespagesversicolores
J’ai aussi beaucoup aimé cette lecture, Barbara Jean était, je pense, ma préférée!
Ce theme me touche aussi, c’est toujours avec effroi que je me demande comment ca a pu exister…
Maghily
Barbara Jean était sans doute celle que j’aimais le moins : faut dire que j’ai beaucoup de mal avec l’alcoolisme et pas mal de difficulté à apprécier un personnage qui en souffre.
lespagesversicolores
Je comprends ton avis, je trouvais qu’elle était touchante dans son désespoir.
Maghily
Oui, ça, je suis d’accord avec toi.
Mais j’avais quand même fort envie de la secouer 😉
Bianca
C’est un livre que j’ai abandonné avant la centième page sans doute n’était-ce pas le bon moment pour moi de le lire…
Je te laisse déposer le lien chez moi je suis sur mon téléphone. J’espère que tu vas bien ainsi que tes proches !
Maghily
Merci :). Oui, nous avons eu beaucoup de chance et je remercie ma bonne étoile (il s’agit de la station où je descends chaque matin depuis 5 ans).
Oui, je pense qu’il faut être dans le bon état d’esprit quand on le commence.
Qui sait, peut-être qu’un jour, l’envie te prendra de le retenter. 🙂
C’est fait ! 🙂
Telys
Ce livre me tentait déjà beaucoup mais ta critique renforce encore mon envie de le lire 🙂
Et j’ai lu “La Couleur des Sentiments” dans le même genre (la vie de bonnes noires dans l’Amérique des 60’s), j’ai adoré (mais j’avais déjà aimé le film)
Maghily
Je suis contente si j’ai réussi à te donner encore plus envie de le lire ! 🙂
Il m’a fait un peu penser à “La Couleur des sentiments” mais on y parle quand même nettement moins de la relation directe entre les Blancs et les Noirs. Néanmoins, il y a un certain humour et une ambiance particulière dans ce roman qui les relient.
Julie Dionaea
Depuis le temps que je lis de bonne critique à propos de ce roman, il faut vraiment que je prenne le temps de le lire !
Maghily
J’espère que tu trouveras le temps de le lire ! 🙂
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