Dites aux loups que je suis chez moi de Carol Rifka Brunt
Salut !
Aujourd’hui, nous allons parler du roman qui m’a accompagnée lors du passage à l’année nouvelle [comment ça, je suis déjà à la bourre dans mes chroniques ?!] : Dites aux loups que je suis chez moi de Carol Rifka Brunt. Un roman qui nous parle de la réception du SIDA dans la société new-yorkaise, à la fin des années 80.
Résumé
June est une ado de 14 ans assez solitaire qui aurait aimé vivre à l’époque médiévale. Elle vous un véritable culte à son oncle et parrain Finn, peintre célèbre qui vit àNew-York. Au décès de celui-ci, June est confrontée à l’intolérance de ses proches face à celui qu’ils estiment responsable de la mort de Finn, Toby, son compagnon. Néanmoins, elle va braver les interdit familiaux pour glaner encore quelques moments qui lui rappelleront Finn.
Ce que j’en ai pensé ?!
Au départ, j’étais assez mitigée face à ce roman : je trouvais que les choses prenaient beaucoup de temps à se mettre en place, j’avais beaucoup de mal à me motiver lorsqu’il fallait le lire et surtout, je n’accrochais pas au personnage de June que je trouvais beaucoup trop “gamine” pour une adolescente de 14 ans. Puis, petit à petit, je me suis laissée embarquée dans cette histoire et, surtout, bercée par la poésie de l’écriture de l’autrice.
Dans ce roman, June doit notamment faire face au deuil de son oncle mais aussi, celui de leur relation toute particulière et de l’image qu’elle s’était faite de lui. Car, en le redécouvrant par l’intermédiaire de Toby, elle se rend compte que Finn lui cachait des pans entiers de sa vie [à commencer par le fait qu’il partageait la vie de Toby depuis 8 ans] et qu’elle ne le connaissait finalement pas aussi bien qu’elle le pensait. Elle considère cette découverte comme une petite trahison.
Le titre du livre provient du titre d’un tableau que Finn a réalisé juste avant sa mort et sur lequel il avait décidé de faire poser June et sa sœur aînée, Greta, avec, sans doute, l’envie de réconcilier les deux adolescentes qui connaissent une relation assez compliquée depuis quelques années. Ce roman, qui était fort axé jeunesse, chose à laquelle je ne m’attendait pas, aborde longuement ces querelles entre les jeunes filles. Greta est lumineuse, populaire et très intelligente, bref tout ce que June pense ne pas être. Pourtant, elle ressent la jalousie que lui voue sa sœur aînée et ne comprend pas pourquoi celle-ci semble la détester autant. Et c’est justement tout cette relation à laquelle j’ai eu beaucoup de mal à adhérer car je ne comprenais pas vraiment leurs comportements [une bonne discussion et tout aurait été réglé pour moi !].
Le dernier point plus négatif que je voudrais aborder, c’est la manière dont on parle du SIDA dans ce roman. Tout d’abord, je tiens à préciser que je salue l’intention de l’autrice, car il est assez rare de trouver ce sujet traité en littérature, d’autant plus, ciblant un public jeune. Cependant, je trouve qu’elle n’a pas été suffisamment loin dans son initiative. En effet, tout au loin du roman, les personnages parlent de la maladie mais toujours un peu du bout des lèvres et de manière très négative. On sent une certaine ignorance, ce qui était largement le cas à l’époque, mais je regrette que cela ne soit pas davantage explicité. Si le roman cible un public jeune, celui-ci n’a sans doute pas conscience de l’espèce d’omerta qu’il y avait autour de cette maladie et des personnes qui en étaient touchées, dans les années 80. J’imagine qu’il doit alors être relativement choqué par les discours qui sont tenus dans cet ouvrage et ne doit pas toujours comprendre les réactions des personnages.
Malgré ces quelques défauts, j’ai finalement apprécié ma lecture, en grande partie grâce à la plume de l’autrice. J’ai également beaucoup aimé la relation qui se noue entre June et Toby ainsi que le message de tolérance qui ressort finalement de ce récit.
Infos pratiques
- Autrice : Carol Rifka Brunt
- Titre : Dites aux loups que je suis chez moi
- Edition : 10/18, 2016
- Nombre de pages : 504 pages
- Thèmes : sida, adolescence
- Challenge : cette première lecture de 2018 me permet déjà de valider le challenge de Bianca pour le mois de janvier.
8 commentaires
mespagesversicolores
Le point négatif que tu soulèves ne m’avait pas frappé à ma lecture mais en y réfléchissant et surtout depuis mes dernières lectures sur le sujet, je te rejoins complètement!
J’ai lu tout récemment “D’un trait de fusain” de Cathy Ytak en littérature jeunesse et c’est superbe! On est au début des années 90 et le sida fait son apparition en France. Le livre parle d’un groupe d’amis qui sera frappé par cette maladie. Mais aussi des activistes d’Act Up (un groupe militant contre le sida). Je te le conseille!
(et puis si tu ne l’as pas vu, il y a le magnifique 120 battements par minute)..
Maintenant il faut que j’arrête de lire sur ce thème, sinon je vais déprimer;.. 🙂
Maghily
Je le note, merci ! 🙂
Je n’ai pas encore vu le film mais j’en ai entendu beaucoup de bien !
C’est sûr que ce n’est pas le thème le plus réjouissant qui soit… Mais c’est un sujet qui mérite clairement d’être abordé, surtout auprès du public jeune car depuis qu’on peut “vivre avec” de manière plus confortable, on dirait que certains font moins attention à se protéger.
mespagesversicolores
Tu as raison. C’est devenu”banalisé” et les jeunes ne se rendent pas compte des conséquences que ça entraîne.
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Folavril
Une lecture que j’avais trouvé touchante! Sur le thème du SIDA j’ai cependant préféré le roman de Cathy Ytak que te recommande Fanny 🙂
Maghily
Il est noté ! 🙂