To Kill a Mockingbird
Lecture

To Kill a Mockingbird d’Harper Lee

Ce mois-ci, Moka et Fanny nous proposaient de découvrir un classique anglais ou américain dans le cadre de leur challenge Les classiques, c’est fantastique. J’ai sauté sur l’occasion pour sortir de mes étagères cette superbe édition de To Kill a Mockingbird d’Harper Lee.

Résumé

Scout et Jem vivent avec leur père, Atticus, dans une petite ville de l’Alabama. Chaque été, ils fantasment sur leur voisin Boo Radley, qui ne sort jamais de sa maison et font les 400 coups dans le quartier avec leur ami Dill. Durant l’année scolaire, Scout lutte contre sa nature pour se conformer aux volontés de son institutrice qui voit d’un mauvais œil les connaissances acquises par la petite fille, en lisant chaque soir le journal avec son père. Ils vivent tous une vie assez tranquille jusqu’au jour où Atticus, qui est avocat, accepte de défendre Tom Robinson, un homme noir accusé du viol d’une femme blanche…

Ce que j’en ai pensé ?!

J’ai commencé ce roman il y a près de 15 jours mais cette semaine, sa lecture résonnait d’autant plus douloureusement que s’élevaient les protestations anti-racistes suite au meurtre de George Floyd, aux USA. Je n’ai pas su me départir de cette douloureuse impression que près de 100 ans après les faits qui sont décrits dans ce roman, les mentalités ont bien du mal à évoluer ; que les injustices et le racisme sont toujours bien présents [et c’est aussi valable en Belgique/France, ne faisons pas les autruches !].

La lecture de To Kill a Mockingbird fut une sacrée lutte ! Non pas qu’elle ne me plaisait pas mais, ce que je ne savais pas avant de m’y lancer en anglais, c’était que l’autrice avait fait le choix de retranscrire le parler régional du sud des USA dans les dialogues entre ses personnages. Cela a donc ajouté un poil de challenge à l’exercice mais une fois que je m’y étais habituée, la lecture s’est faite bien plus fluide.

De plus, j’ai été surprise de constater que le fameux procès dont on nous parle dans la quatrième de couverture n’apparaisse que dans la seconde moitié du roman. Avant cela, l’autrice nous plonge dans l’ambiance languissante de cette petite ville, par l’intermédiaire de Scout qui nous raconte ses jeux d’enfants dans le quartier, ses disputes avec son frère qui atteint l’adolescence, sa découverte de l’altérité durant ses premiers jours de classe ou encore sa frustration par rapport au contenu des cours et aux méthodes pédagogiques de son institutrice, peu habituée à la population rurale à laquelle elle doit donner cours. Car ce roman ne parle pas que de racisme mais aussi du poids des conventions sociales [surtout lorsque l’on est une femme] ; des différences de classes sociales et du niveau d’éducation qui en découle car tout le monde ne peut se permettre de mettre ses enfants à l’école, etc. Il y a même un passage sur le port d’arme que je trouve assez novateur pour l’époque. Le tout, passé par le prisme parfois naïf de Scout qui ne comprend pas toujours tous les enjeux des situations dont elle est le témoin. Ce choix narratif permet d’ailleurs à l’autrice de jongler avec l’humour et l’ironie, ce qui donne encore plus de corps à son récit.

I was not so sure but, Jem told me I was being a girl, that girls always imagined things, that’s why other people hated them so, and if I started behaving like one I could just go off and find some to play with.

Puis arrivent le procès et ses conséquences. Ici, l’autrice fait monter le suspens et nous montre à quel point le racisme est ancré dans cette société, à tous les niveaux de l’échelle sociale. A quoi servent la logique et la justice quand il s’agit d’opposer la parole d’un·e noir·e à celle d’un·e blanc·he ? Cette seconde partie est bouleversante, révoltante et ce d’autant plus, avec notre regard actuel. Le fait de raconter l’histoire à travers le regard des enfants, qui ne comprennent pas pourquoi on devrait faire une différence de traitement envers une personne, sur base de sa couleur de peau met en exergue la stupidité de la logique raciste. Les paroles que l’autrice place dans la bouche d’Atticus, que ce soit lors de sa plaidoirie ou de ses discussions avec Jem et Scout sont d’une justesse incroyable ! Et pourtant… Aujourd’hui encore, elles ne semblent pas faire sens pour toute une partie de la population !

Cry about the simple hell people give other people – without even thinking. Cry about the hell white people give coloured folks, without even stop to think that they’re people, too.

Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce magnifique roman qui vous fera passer par toute la palette des émotions ! Il mérite amplement son statut de classique et de chef d’œuvre de la littérature américaine.

Informations pratiques

  • Titre : To Kill a Mockingbird (Trad. Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur)
  • Autrice : Harper Lee
  • Année de première publication : 1960
  • Edition : Random House, 2010
  • Nombre de pages : 309 pages
  • Genre : contemporain
  • Chez les autres : l’avis de Fanny
  • #BlackLivesMatter

 

 

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