Pal Printemps 2020
Culture,  Lecture

Ma PAL du printemps 2020

En ces temps troublés où l’on nous invite à hiberner, j’avais perdu de vue le changement de saison. Mais le joli ciel bleu et les petits oiseaux que j’entends chanter depuis ma chambre me l’ont rappelé. C’est donc avec un petit peu de retard que je vous propose de faire le bilan de mes lectures hivernales ainsi que mes quelques prévisions pour le printemps 2020.

Les lectures de l’hiver

Je vous le disais dans mon article de la saison dernière, mon esprit de contradiction fonctionne allègrement depuis un moment déjà. C’est donc sans surprise que je peux vous dire que je n’ai pas lu tout ce que j’avais prévu pour l’hiver, préférant me tourner vers d’autres horizons. George R.R. Martin et Daphnée du Maurier sont donc passés à la trappe !

Vernon Subutex, tome 1 de Virginie Despentes : c’est l’écoute du podcast Les Couilles sur la table qui m’avait donné envie de me replonger dans un roman de Virginie Despentes et plus précisément dans sa série Vernon Subutex dans laquelle elle y présenterait des hommes violents. Autant j’aime cette autrice pour les idées et réflexions qu’elle défend, autant j’accroche assez peu à ses œuvres littéraires. Ce fut encore une fois le cas avec ce premier tome. On y suit Vernon, un disquaire qui se voit contraint de liquider son magasin avec l’avènement du téléchargement illégal et la dématérialisation de la musique. Ne parvenant pas à retrouver un travail, il finit un jour par être expulsé de son appartement et se fait héberger ici et là, chez d’anciens amis et connaissances.  Au-delà du fil conducteur qui est la déchéance de Vernon et sa possession d’une série d’enregistrements qui intéresse beaucoup de monde, l’intérêt de ce roman réside dans les portraits de personnages que dresse l’autrice. Même si j’ai beaucoup aimé leur diversité, j’ai trouvé qu’ils étaient souvent trop caricaturaux et très peu attachants. Je ressentais assez peu de plaisir à me plonger dans ce roman. Néanmoins, j’ai envie d’en connaître la suite. J’ai emprunté la version audio du second tome, à voir si cela me plait davantage sous cette forme.

Le Maître des illusions de Donna Tartt : je vous ai fait une chronique de ce roman qui, bien qu’il ne m’ait pas autant plu que le Chardonneret, a finalement été une bonne expérience de lecture ! Comme quoi, il faut parfois laisser une seconde chance aux livres auxquels on n’accroche pas. Tout est parfois question de timing…

L’Art de perdre d’Alice Zeniter : je ne m’attarderais pas non plus sur mon avis par ici car ce livre bénéficie également de sa chronique. Sachez seulement qu’il vaut bien tous les avis positifs que j’avais pu lire/entendre à son sujet et qui m’avaient donné envie de le lire à mon tour. Alice Zeniter fait désormais partie de ces autrices que j’admire et donc j’ai envie de lire l’entièreté de la bibliographie.

Le Capitalisme patriarcal de Silvia Federici : changement d’ambiance avec cet essai qui regroupe divers textes dans lesquels l’autrice ou d’autres penseuses décident de relire la théorie de Marx avec une vision plus féministe et développent la notion de travail domestique et appellent à revoir ce qu’on appelle la reproduction. C’est un ouvrage intéressant même si je trouve qu’il y a pas mal de redites, qui sont dues à la forme de l’ouvrage. On en retiendra que la société capitaliste ne peut pas fonctionner correctement sans le travail domestique des femmes qui permet aux hommes d’être les plus productifs possible à l’usine puisqu’ils ont une servante à demeure qui veille à ce que leur environnement soit agréable et à ce qu’ils aient à manger en rentrant du travail. C’est également grâce à cette organisation de la société que les couples continuent à enfanter suffisamment régulièrement pour créer de nouvelles forces de production pour le bon fonctionnement de la société. L’autrice appelle donc à une revalorisation de ce travail domestique et, surtout, à ce qu’il soit effectivement considéré comme du travail à part entière. Ces pensées datent déjà d’une quarantaine d’années mais sont toujours autant d”actualité.

Durant cette saison hivernale, j’ai également

  • fait d’autres très belles lectures comme celles qui m’ont accompagnée durant le mois de février à l’occasion du Black History Month,
  • sorti une sacrée relique de ma PAL,
  • redécouvert le plaisir des lectures graphiques grâce à ma bibliothèque communale,
  • laissé la place aux femmes durant tout le mois de mars,
  • et fait la rencontre de Modesta, la libertaire, dont je vous parlerai prochainement, une fois que j’aurai trouvé les mots pour vous parler au mieux de L’Art de la joie.

En tout, j’ai lu 23 livres depuis le début du mois de janvier, je crois que je n’ai jamais lu autant !

Et pour le printemps 2020 ?!

La lecture risque encore une fois d’être mon activité principale du printemps et pour assouvir mes envies, du moins pendant les premières semaines, je n’aurai pas d’autre choix que de piocher dans ma PAL et dans mes emprunts de bibliothèque. Voyons déjà ce qui me fait envie pour le moment… Et comme nous sommes toujours en mars, mes premières lectures seront encore très féminines et féministes ! 😉

The Power de Noémie Alderman : dans ce roman, l’autrice nous propose une société dans laquelle les femmes bénéficient d’un pouvoir particulier qui leur permet de dominer les hommes. Pas sûre que ce soit forcément plus sain que ce que nous connaissons aujourd’hui mais je suis curieuse de voir ce que ce pourrait donner.

Homo Sapienne de Niviaq Korneliussen : j’ai découvert ce roman suite à l’interview de l’autrice dans La Poudre. Si je me souviens bien, cela raconte la découverte d’elle même d’une adolescente lesbienne dans un petit village du Groenland. C’est la prochaine lecture que je compte entamer donc je n’ai pas envie d’aller relire le résumé mais je me souviens que l’autrice m’avait beaucoup touchée lors de cet entretien.

Les Couilles sur la table de Victoire Tuaillon : il s’agit d’un ouvrage qui reprend les principaux thèmes abordés jusqu’à présent dans le podcast avec une flopée de sources pour approfondir ces questions. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, dans son émission, Victoire décortique ce que sont les masculinités avec le concours d’universitaires et/ou de spécialistes de chaque question. C’est très intéressant et cela nous aide à mieux comprendre comment la société est construite et comment on peut améliorer nos relations aux autres. Bref, un podcast d’utilité publique !

La Curée d’Émile Zola : il est grand temps que je continue mon exploration des Rougon-Macquart avec ce 2e tome.

L’Art d’être libre de Tom Hodkinson : un essai qui nous propose de nous libérer des tourments de la société de consommation, préfacé par Pierre Rabhi, je pense que c’est tout à fait ce dont j’ai besoin pour le moment !

La Convergence des consciences de Pierre Rabhi : quand on parle du loup, je pense que cette lecture est également de circonstance pour nous préparer au futur post-corona [oui, j’ose espérer que cela va nous ouvrir les yeux sur certaines aberrations de notre société et nous pousser à repenser notre manière d’être au monde].

Imago de Cyril Dion : contrairement aux deux livres précédents, il s’agit ici d’un roman qui va aborder les thèmes du militantisme et de l’écologie. Curieuse de découvrir ce que l’auteur nous propose sous ce format. Dernièrement, j’avais pu apprécier son Manuel de résistance contemporaine.

Le Mythe de la virilité d’Olivia Gazalé : dans cet essai, l’autrice nous retrace l’histoire de ce mythe depuis l’antiquité et nous montre à quel point il fait souffrir les hommes autant que les femmes, à travers le monde. Je suis très curieuse de le découvrir.

La Septième Fonction du langage de Laurent Binet : mon amie J. [qui m’a offert ce roman] m’en a à nouveau vanté la qualité ce matin, ce qui m’a donné envie de m’y plonger dès le mois d’avril ! L’auteur part du postulat que Roland Barthes a été assassiné et mène l’enquête dans le milieu intellectuel et politique de l’époque.

Et vous, qu’avez-vous prévu de lire pour le printemps ?!

 

 

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