Culture,  Lecture

Martin Eden de Jack London

De ce roman, je ne connaissais que le titre avant de visionner la vidéo de Lemon June qui en parlait si bien. Lorsque je l’avais croisé peu de temps après dans cette très jolie réédition, je n’avais pas pu m’empêcher de craquer [même pas honte]. Mais, ce qui m’a donné LE déclic pour le sortir de ma pile à lire, c’est la lecture du Gang des rêves de Luca Di Fulvio, lu récemment. Dans ce livre, le protagoniste principal fait de nombreuses références au roman de Jack London. Aussi vite terminé, je me suis empressée de comprendre pourquoi.

Résumé

Martin Eden est un jeune marin de 21 ans venu au secours d’un riche gentleman, attaqué par des malfrats sur les docks. Ce dernier, pour le remercier et amuser sa famille bourgeoise qui n’a pas l’habitude de frayer avec le peuple, invite Martin à diner chez ses parents. Là, le jeune homme fait la rencontre de Ruth, la sœur de son nouvel ami. Il est aussitôt subjugué par sa beauté, mais aussi par le monde riche de culture, qui s’ouvre à lui. Martin décide alors de reprendre son éducation en main afin d’atteindre un niveau qui lui permettrait d’être aimé de Ruth. Il se lance à corps perdu dans les études et découvre assez rapidement qu’il possède une intelligence hors du commun et un certain talent pour l’écriture dont il souhaite faire son nouveau métier. Mais peut-il réellement appartenir à ce nouveau monde ? Rien n’est moins sûr…

Ce que j’en ai pensé ?!

Je ne vais pas vous le cacher, la lecture de ce roman ne fut pas qu’une partie de plaisir ! Durant toute sa première moitié, nous suivons Martin alors qu’il se plonge corps et âme dans les études et l’écriture, sans parvenir à faire reconnaître son talent. Le jeune homme est coincé entre deux mondes : persuadé qu’il vaut mieux que sa famille ou ses proches, tous pétris d’ignorance ; il s’en éloigne peu à peu et a tendance à les dénigrer. Cependant, il ne peut se défaire de sa condition pour être accepté de la bourgeoisie qui s’amuse de ses ambitions sans le prendre au sérieux. Cette situation dure de longs mois et le roman semble lui-même s’enliser : les scènes deviennent assez redondantes, j’avais tendance à m’ennuyer.

De plus, mais c’est sans doute parce que je n’ai pas l’habitude de lire des romans écrits à cette époque, j’ai eu beaucoup de mal à apprécier l’espèce de lyrisme avec lequel Martin et Ruth évoquent leur relation. Cela me semblait tellement artificiel !

Arrivés à ce stade de la chronique, vous vous demandez sans doute pourquoi j’ai continué ma lecture, si je ne l’appréciais pas plus que ça ?! Je vous rassure, ce n’est pas uniquement parce que j’ai un petit côté masochiste et buté qui m’empêche d’abandonner un livre. C’est surtout car je me suis laissée accrocher par le style littéraire de l’auteur et les petites touches de fiel et d’ironie qui ponctuent son récit. Jack London use d’une écriture très imagée et descriptive, avec un vocabulaire précis et travaillé. C’est très agréable à lire, même si ce n’est pas toujours très fluide.

Puis, la seconde partie du roman arrive : tout s’accélère pour Martin et mon intérêt pour son histoire a commencé à se développer.

Ce roman est une peinture acerbe de la société de l’époque où un homme doit déjà pouvoir produire quelque chose de concret pour être considéré comme “inséré dans la société”, que ce soit du point de vue du prolétariat ou de celui de la bourgeoisie. Aucun de ces deux milieux n’est épargné par l’auteur qui met à jour leurs travers et leur hypocrisie. Le monde de l’édition, lui aussi, est épinglé puisque l’auteur dénonce les fourberies de certains journaux qui profitent un maximum du travail des auteurs sans les rémunérer à leur juste valeur.

Je comprends donc pourquoi ce roman est souvent qualifié de chef-d’œuvre et n’hésiterai pas à découvrir d’autres écrits de Jack London. D’ailleurs, si vous en avez un en particulier à me conseiller, je vous lirai avec plaisir !

Infos pratiques

  • Titre : Martin Eden
  • Auteur : Jack London
  • Année de publication : 1909
  • Édition : 10/18, 2017
  • Nombre de pages : 480 pages
  • Genre : classique

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