Lecture

Prix des lecteurs Livre de Poche 2018 : sélection de février

Salut !

Cette semaine, je viens vous faire le topo de la sélection de février du Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2018. Une première édition en demi-teinte avec une grosse déception, une lecture plutôt moyenne et une relativement bonne lecture. Je vous les présente ici, dans l’ordre de lecture, à vous de voir si vous parvenez à identifier celui qui aura droit à mon vote pour la session de février !

Joyeux suicide de Sophie de Villenoisy

Dans ce très court roman, on suit une narratrice célibataire de 45 ans, juriste de métier. Alors que son père vient de mourir, elle prend conscience que sa vie n’a plus vraiment d’intérêt. Elle prend alors la décision de se suicider, le soir de Noël, puisqu’elle n’aura rien de plus intéressant à faire ce soir-là. Cela lui laisse deux mois pour s’assurer qu’elle a pris la bonne décision… 

J’ai lu ce roman en une très petite soirée et je l’ai déjà presque oublié. C’est un mélange peu original entre un livre de Laurent Gounelle [pour le côté développement personnel] et une pâle copie de Miss Alabama et ses petits secrets de Fannie Flagg [pour le pitch] : le tout, saupoudré d’un bon paquet de clichés et de lieux communs.

Bref, heureusement qu’il était court !

Today we live d’Emmanuelle Pirotte

Ici, on change complètement de registre puisqu’on plonge au cœur de la Seconde Guerre mondiale, lors de la dernière offensive allemande dans les cantons de l’Est [oui, en Belgique, pas loin de la frontière allemande] avant la grande débandade. Un prêtre confie une petite fille juive réfugiée dans son village à deux soldats qu’il pensait être américains. Sauf qu’en réalité, ce sont deux SS infiltrés… La logique voudrait alors que les deux hommes suppriment la gamine, mais curieusement, les choses ne suivent pas le cours attendu…

J’ai beaucoup aimé la plume d’Emmanuelle Pirotte qui ponctue son récit par quelques expressions bien wallonnes qui lui donnent un côté savoureux [un peu de chauvinisme, ça ne fait pas de mal !]. La relation entre Mathias et Renée est étonnante et captivante : j’ai aimé suivre la manière dont ils s’apprivoisent. Ce couple atypique va être amené à fréquenter les fermes voisines pour s’abriter, le temps de continuer leur avancée vers des lieux plus sûrs. C’est dans ces occasions que certaines scènes se déroulent parfois en huis clos, témoignant des aspects les plus vils de l’Homme ainsi que du courage dont certains ont pu faire preuve pour sauver la vie d’innocents. Malheureusement, si le personnage de Mathias est relativement ambigu et difficile à cerner, j’ai trouvé que les autres personnages que l’on rencontre sont beaucoup trop manichéens.

L’intrigue est bien menée et l’autrice a su garder suffisamment de suspens, tout au long du récit [bon, ok, il est pas bien long non plus…] ce qui en a fait une une jolie lecture mais je ne l’ai pas non plus trouvée transcendante. Elle m’aura néanmoins passionnée le temps d’un soirée.

New York Odyssée de Kristopher Jansma

Dans ce roman qu’on a pu voir passer un peu partout sur la blogosphère et sur Bookstagram ces dernières semaines, nous suivons quatre amis d’environ 25 ans, proches depuis l’adolescence, vivant leur jeunesse à New York. Relativement insouciants et égocentriques, ils cumulent les boulots “alimentaires” et écument les soirées mondaines. Jusqu’au jour où l’une d’entre eux tombe grièvement malade, les forçant tous à grandir d’un coup…

La première moitié de cette lecture fut relativement laborieuse : le style de l’auteur est assez dense, quelque peu ampoulé, ce qui tranche avec la relative superficialité des événements qui nous sont racontés. Le roman comporte également de nombreuses références à la littérature, que ce soit celle d’Homère ou des grands poètes américains, ce qui me parlait assez peu [j’ai encore pas mal de retard à rattraper de ce côté-là].

J’avais également beaucoup de mal à apprécier les personnages tellement stéréotypés qu’il est difficile de s’y identifier : une artiste détachée de tout sens des responsabilités, une maniaque du contrôle, un “pseudo-poète” imbu de sa personne et un geek qui sombre dans l’alcoolisme… Sacrée brochette !

Puis, chacun trouve son rôle face à la maladie et les masques tombent peu à peu, découvrant des êtres fragiles et très dépendants les uns des autres. On creuse alors davantage la psychologie de chacun et c’est là que le roman devient vraiment intéressant et agréable à lire même si l’histoire en elle-même est loin d’être gaie. Elle brosse un portrait assez déprimant de la maladie malgré une certaine lueur d’espoir pour les accompagnants.

La ville est également un personnage important de ce roman : elle accueille leurs aventures et façonne leur caractère. En seraient-ils arrivés au même point si, comme d’autres, ils l’avaient quittée à la fin de leurs études, avant qu’elle n’engloutisse l’entièreté de leur jeunesse ?

C’est donc une lecture qui m’a laissée mitigée car elle connaît beaucoup trop de longueurs, surtout dans la première moitié du récit. Et, d’un autre côté, elle m’a aussi agréablement surprise.

Vous avez lu un de ces romans ? Qu’en avez-vous pensé ? 

Challenges : New York Odyssée me permet de valider ma participation pour février au challenge de Bianca, tandis que Today we live me fait valider la catégorie “auteur belge” du Challenge de lecture 2018 de Mille vies en unes.

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