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La route du Levant [Théâtre]

Salut !

On se retrouve aujourd’hui pour parler d’une pièce de théâtre que je suis allée voir cette semaine au National : La Route du Levant de Dominique Ziegler, mise en scène par Jean-Michel Van den Eeyden. Une pièce intense suivie par une séance de discussion pour démêler les nombreux thèmes que la pièce aborde.

Crédit photo : www.ancre.be

Résumé

Dans la salle d’interrogatoire d’un petit commissariat de quartier s’affrontent un vieux flic désabusé et un jeune homme soupçonné d’avoir voulu rejoindre la Syrie. Le policier tente de comprendre les motivations du jeune djihadiste et de lui ouvrir les yeux sur l’aberration de son projet. Qui parviendra à faire flancher l’autre ? Où se trouve la Vérité ? Ce n’est peut-être pas encore ce soir qu’on va le découvrir.

Ce que j’en ai pensé ?!

Cette pièce ne peut pas, pour moi, se réfléchir à elle seule : la discussion qui la suit, avec les acteurs et l’auteur est primordiale pour en faire une lecture complète. J’ai d’ailleurs été assez étonnée du nombre de personnes qui ont quitté la salle sans y participer, pour moi, elles ont clairement manqué l’essentiel.

Cette pièce se veut avant tout didactique [elle est d’ailleurs adaptée pour être jouée dans les salles de classe] et veut ouvrir la discussion sur des sujets qui sont tout à fait d’actualité. Elle est dérangeante à plusieurs reprises, notamment parce qu’il y a des moments où l’on ne peut s’empêcher d’être d’accord avec les arguments du jeune homme. Elle offre un regard assez différent de celui que les médias nous donnent habituellement de ces jeunes qui se laissent embrigadés : ici, le garçon s’exprime bien, peut développer ses arguments de manière cohérente et réfléchie. Il est loin des stéréotypes, même s’il a lui aussi décroché de l’école et du monde du travail. Le plus souvent, dans leurs échanges, c’est le policier qui est à court de mots pour exprimer sa pensée ou contrer les arguments de son opposant.

Au niveau de la mise en scène, j’ai beaucoup aimé le fait que la scène soit placée au milieu du public : on se sent beaucoup plus proches des acteurs. La pièce est écrite sous la forme d’un polar, avec quelques moments qui pourraient être violents mais le metteur en scène a choisir de ne pas les montrer : à chaque “mouvement brusque”, les acteurs s’immobilisent et lisent le déroulement de la scène, comme s’ils lisaient un roman. C’est quelque chose que je n’avais encore jamais vu et qui m’a beaucoup plu : chacun est libre de s’imaginer la scène comme il l’entend.

Cette pièce aborde de nombreux sujets importants tels que la question de la peine de mort, le décrochage scolaire, la responsabilité de l’Occident dans la situation géopolitique du Moyen-Orient ou encore le fait qu’il n’y actuellement pas une Vérité mais, que ce soient les médias, nos politiques ou les djihadistes, tous nous donnent une vision tronquée de l’Histoire et ne nous proposent qu’un monde de violence, créé uniquement dans le but d’augmenter le profit de quelques-uns.

Lorsque les lumières se sont rallumées, je me sentais un peu sonnée : pas sure d’avoir aimé cette pièce, ni de l’avoir vraiment comprise. C’est véritablement le fait de pouvoir écouter les discussions qui la suivent qui m’a aidée à prendre du recul et à faire certains liens qui m’avaient peut-être échappé.

J’ai vraiment beaucoup aimé cette expérience et je ne peux que vous la conseiller ! Si vous êtes prof, c’est un super moment à partager avec vos élèves mais qui, je crois, demande pas mal de préparation et de disponibilité pour pouvoir débattre ensuite de ce qu’ils auront vus.

Pour les Belges, la pièce se jouera au Théâtre de l’Ancre à Charleroi… Foncez ! 🙂

Infos pratiques

  • Auteur : Dominique Ziegler
  • Metteur en scène :  Jean-Michel Van den Eeyden
  • Acteurs : Jean-Pierre Baudson et Gregory Carnoli
  • Prochaine dates sur le site du Théâtre de l’Ancre

👇 Un petit aperçu ! 👇

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