Lecture

Marina Bellezza de Silvia Avallone

Je vous retrouve avec le [pas si] nouveau roman de Silvia Avallone : Marina Bellezza. J’ai gagné ce livre dans le cadre du Masse Critique de Babelio, à l’occasion de la nouvelle édition sortie chez J’ai Lu. J’avais hâte de commencer ma lecture puisque j’avais beaucoup aimé D’Acier, de la même autrice.

Résumé

Marina, 22 ans, est l’image même de la bimbo de show TV comme seule l’Italie peut en créer. Elle a grandi dans un petit village de montagne, auprès d’une mère alcoolique et d’un père volage toujours absent. Depuis son plus jeune âge, elle rêve de devenir célèbre grâce à ses talents de chanteuse, ce qui est sur le point d’arriver puisqu’elle a été sélectionnée pour participer à une émission de télé-réalité.

Andrea, 28 ans, fils de l’ancien maire, fait office de brebis galeuse de sa famille. Après avoir abandonné sa thèse de philo, il a décidé de tout plaquer pour élever des vaches laitières dans les montagnes.

Andrea et Marina vivent une histoire d’amour tumultueuse depuis qu’ils sont jeunes adolescents. Après trois ans de séparation, ils se retrouvent et voudraient se redonner une chance mais leur couple survivra-t-il à leurs envies d’avenir si divergentes ? 

Ce que j’en ai pensé ?!

J’ai mis plus de deux semaines à lire ce roman : la faute, notamment, à mon emploi du temps beaucoup trop chargé, mais pas que… Je dois dire que souvent, l’envie de m’y plonger n’y était pas. Pourtant, j’aime toujours autant la plume incisive de l’autrice. Silvia Avallone n’épargne pas ses personnages, ni la société dans laquelle ils évoluent : elle nous décrit une région d’Italie complètement désœuvrée. Dans les villages, la population a déserté, préférant rejoindre les villes, en quête d’un emploi plus stable et moins éreintant. Quelques années auparavant, des dizaines de surfaces commerciales et d’industries avaient pourtant poussé comme de la mauvaise herbe mais aujourd’hui, tout est à l’abandon, attendant une sortie de crise qui semble ne jamais vouloir arriver.

Ce qui m’a déplu dans ma lecture, ce sont justement nos deux personnages principaux. Marina est tout ce que je peux détester chez une fille : une pimbêche stupide et égocentrique qui sait qu’elle est beaucoup trop jolie. Elle est immature et méchante, uniquement centrée sur sa carrière de chanteuse. Pourtant, Silvia Avallone tente de nous la rendre attachante en l’affublant d’un passé douloureux qui impacte encore bien trop souvent son présent. Mais cela n’a pas suffit à me la rendre sympathique. J’avais vraiment envie de lui mettre des baffes régulièrement ou de l’étouffer avec son micro [oui, mes pulsions étaient violentes à ce point, c’est pour dire…].

Andrea n’était pas vraiment plus attachant : même si je partage volontiers ses convictions en ce qui concerne l’avenir de la société, cela ne pardonne pas son comportement puéril et violent, que ce soit avec sa famille ou les femmes qui osent l’approcher [on a quand même droit à une scène que je qualifierais de viol, à un moment donné. Là, on m’a définitivement perdue].

Vous comprenez donc qu’il m’était difficile d’avoir envie de retrouver ces deux énergumènes…

C’est d’autant plus dommage que j’ai beaucoup aimé la toile de fond sur laquelle Silvia Avallone a dépeint son histoire d’amour. Encore une fois, elle aborde des sujets de société importants, extrêmement actuels et n’a pas peur d’en dénoncer les dysfonctionnements : les ravages de l’alcoolisme et de la pauvreté dans les campagnes, l’hypocrisie de la société du showbiz et les sommes d’argent qui y sont brassées ou encore le manque d’encadrement des mères adolescentes dans la société italienne. Ses analyses sont justes et nous laissent entrevoir un avenir meilleur, auprès des jeunes qui souhaitent réinvestir dans des valeurs plus durables.

Ce roman comportait de nombreuses qualités qui auraient pu en faire une excellente lecture si ses personnages principaux n’avaient pas été à ce point insupportables.

Infos pratiques

  • Titre : Marina Bellezza
  • Autrice : Silvia Avallone
  • Edition : J’ai Lu, 2017
  • Nombre de pages : 516 pages
  • Genre : contemporain, romance
  • Ma note : 14/20
  • Challenge : ce roman me permet de valider le challenge Un Pavé par mois de Bianca, pour février.

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