Lecture

Petit Pays de Gaël Faye

Aujourd’hui, je vous retrouve pour discuter de mon premier coup de cœur littéraire de l’année 2017 : Petit Pays de Gaël Faye. Ce roman me faisait très envie depuis que j’avais lu la chronique de Fanny, qui m’avait alors poussée à me renseigner davantage sur ce nouvel auteur et, notamment sur ses textes musicaux.

Résumé

A l’aube de ses 33 ans, Gabriel, jeune Franco-Rwandais vivant en banlieue est frappé par l’envie de retourner dans le pays qui l’a vu grandir, le Burundi et d’où il a dû fuir alors qu’il était encore enfant. Il replonge alors dans ses souvenirs d’enfance et, notamment, dans ceux de l’année qui a précédé son départ. 

Il nous emmène avec lui, rejoindre le petit garçon qui va vivre la montée en puissance des génocides qui ont touché le Rwanda et le Burundi. Son père était Français et sa mère Rwandaise Tutsie. Elle avait déjà dû fuir son propre pays dans les années 70, suite à une guerre civile. Gabriel vit de manière relativement privilégiée, jouant avec sa bande de copains, jusqu’au jour où le conflit atteint les frontières de leur impasse…

Ce que j’en ai pensé ?!

Dès les premières pages, j’ai été happée par la beauté de l’écriture de Gaël Faye. Il s’en dégage une véritable poésie : c’est une écriture très sensuelle, qui nous donne l’impression d’avoir traversé les frontières jusqu’au Burundi.

L’histoire de Gabriel est très touchante : c’est un petit garçon qui n’y comprend rien aux conflits des grandes personnes et refuse d’y prendre part. Ce qui l’intéresse, ce sont ses jeux d’enfant et ses livres, qui le font voyager. Même lorsque sa mère est douloureusement touchée par la guerre, il continue d’ignorer le conflit. Malheureusement, ses amis ne l’entendent pas de cette oreille et tentent par tous les moyens de lui faire prendre les armes. J’ai beaucoup aimé cette sagesse de l’enfant qui comprend qu’il doit au maximum rester en dehors de cette guerre et qui cherche à se protéger des horreurs en se réfugiant dans la lecture.

Le fait de présenter le conflit à travers les yeux d’un petit garçon permet de montrer au lecteur l’absurdité et la violence incompréhensible de ce génocide. Gabriel ne fait pas de différence entre les ethnies [si ce n’est dans la forme des nez] et ne comprend pas pourquoi elles se détestent autant et ne peuvent vivre ensemble.

Certaines pages sont extrêmement dures mais Gaël Faye a réussi à ce qu’elles restent belles. Ce roman nous permet de nous rendre compte des atrocités qui ont été perpétrées à l’époque : c’est un sacré coup de massue. Pourtant, c’est un sujet dont on a beaucoup parlé dans mon enfance, donc il ne m’était pas totalement inconnu. Mais lire ces “témoignages”, c’est d’autant plus marquant.

Gaël Faye n’hésite pas non plus à écorcher l’image de tous ces Blancs qui se sont installés en Afrique et qui s’y prennent pour des princes. C’est aussi un aspect qui m’a plu !

Je vous conseille donc vivement cette magnifique lecture à laquelle je ne parviens pas entièrement à rendre honneur ! J’ai hâte de retrouver l’auteur dans ses futurs écrits.

Vous l’avez lu ?!

Infos pratiques

  • Auteur : Gaël Faye
  • Titre : Petit Pays
  • Edition : Grasset, 2016
  • Nombre de pages : 215 pages
  • Genre : contemporain
  • Ma note : 18/20
  • Challenge : ce Petit pays me permet de valider la catégorie “Premier roman” du challenge 2017 de Mille vies en une.

 

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