Lecture

Prix du Polar Points 2016 : première fournée

Je vous en parlais il y a quelques semaines, j’ai été sélectionnée, avec 49 autres lecteurs, pour être jurée du Prix du Polar Points 2016. A cette occasion, je vais recevoir les 9 romans déjà pré-sélectionnés par la maison d’édition et je devrai élire celui qui sera mon lauréat, dans le courant du mois d’octobre.

Pour l’instant, j’ai déjà lu 3 de ces romans [oui, il serait temps que je m’active un peu…] et voici mes premiers avis.

La Madone de Notre-Dame d’Alexis Ragougneau

Madone

Résumé

Luna, 20 ans, est retrouvée morte au milieu de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Rapidement, la police désigne un coupable idéal mais ce choix ne convainc pas le Père Kern. Celui-ci se lance alors dans sa propre enquête pour débusquer l’assassin.

Ce que j’en ai pensé ?!

Avouons-le directement, si je ne devais pas lire ce roman dans le cadre du Prix du Polar Points, je l’aurais abandonné dès les premières pages. Cela tient principalement au caractère du Commandant Landard, chargé de l’enquête sur la mort de Luna : il est macho, raciste, légèrement poivrot sur les bords et peu concerné par son travail… Vous imaginez le tableau ! Dès lors, je ne me voyais pas supporter le bonhomme tout au long du roman. Heureusement pour moi, il cesse d’être à l’avant-plan dès le milieu de l’histoire. Ouf !

La Madone de Notre-Dame est un très court roman, premier tome d’une série policière. Ce statut de premier tome se ressent énormément dans le traitement des personnages : l’auteur nous présente quelques éléments de leur histoire passée et nous laisse avec de nombreux questionnements dont nous devons espérer avoir les réponses par la suite. Tout cela manque quelque peu de profondeur et ne permet pas vraiment de s’attacher aux personnages.

Quant à l’intrigue, je l’ai trouvée relativement originale et bien ficelée. J’ai aimé l’importance donnée à certains personnages marginaux qui détiennent les clés du mystère. Elle relève donc le niveau de ce roman que, sans elle, j’aurais qualifié de très moyen.

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Une si jolie petite fille de Gitta Sereny

Mary-Bell

J’ai été assez étonnée de trouver cette lecture dans la sélection puisqu’il ne s’agit pas d’un Polar, ni même d’un roman mais bien d’un témoignage.

Résumé

Gitta Sereny est journaliste, spécialisée dans la couverture de procès fort médiatisés. Depuis 30 ans [ce livre a été écrit en 1998], elle est passionnée par le cas de Mary Bell, une enfant de 11 ans, condamnée à perpétuité pour meurtre. Persuadée que le système judiciaire et carcéral anglais n’est pas adapté au traitement d’enfants meurtriers, Gitta Sereny a décidé de prendre le cas de Mary Bell en exemple, pour illustrer son propos.

Ce que j’en ai pensé ?!

Cette lecture a vraiment été difficile pour moi. En premier lieu, à cause de la forme du roman : Gitta Sereny s’adresse directement au lecteur pour expliquer sa démarche. Cependant, elle intègre également dans son texte, des extraits de témoignages, provenant parfois de plusieurs interlocuteurs différents, tous écrits en discours direct. Ce qui fait que, par moments, on ne sait plus vraiment qui parle.

De plus, malgré la volonté de Gitta Sereny de rendre le témoignage compréhensible au lecteur en amenant une certaine structure, le récit n’est pas toujours linéaire : Mary semble avoir lâché ses souvenirs par bribes, sans aucun souci de chronologie. Là encore, il n’est pas toujours évident de remettre les événements dans le bon ordre, ce qui fausse la lecture.

Ce livre est dense et dérangeant, d’autant plus que ce n’est pas de la fiction. Il témoigne des atrocités vécues par Mary dans son enfance et de l’incapacité de la justice à l’avoir aidée. Il pose également la question de la rédemption, car aujourd’hui encore, Mary paie lourdement le prix des actes qu’elle a commis en 68, alors qu’elle a fini de purger la peine qui lui a été infligée depuis longtemps.

Une lecture intéressante mais beaucoup plus dure qu’il n’y paraît.

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La Ville des morts de Sara Gran

Ville-Morts

Résumé

18 mois après l’ouragan Katrina, la détective Claire DeWitte est appelée à la Nouvelle-Orléans pour enquêter sur la disparition d’un procureur qui n’a plus donné signe de vie depuis l’inondation. Habituée des méthodes peu orthodoxes, Claire s’enfonce alors dans les bas-fonds de la ville où la reconstruction est encore loin d’être à l’ordre du  jour.

Ce que j’en ai pensé ?!

J’étais assez bien partie avec la lecture de ce roman : l’écriture est fluide et dynamique, le ton incisif et plein d’humour. L’intrigue de base, quant à elle, me semblait intéressante et [surtout] le fait que tout se déroule à la Nouvelle-Orléans me plaisait beaucoup : j’ai toujours été fascinée par la Louisiane. Mais rapidement, je me suis lassée : le personnage de Claire est assez allumé et je ne suis pas parvenue à entrer dans ses délires. Elle n’est pas non plus particulièrement attachante, il faut bien le dire… Je n’avais donc qu’une hâte : qu’elle élucide l’affaire au plus vite !

Heureusement, l’intrigue tient la route et nous fait rencontrer des personnages, certes peu attachants, qui n’ont pas été épargnés par la vie. On a vraiment envie de les aider, malgré leur statut de délinquants.

Je dirais que le point fort de ce roman, c’est son contexte post-Katrina. Sara Gran y dénonce le peu de moyens mis en oeuvre pour réhabiliter les quartiers les plus touchés et les conséquences désastreuses de cet abandon sur l’avenir des nombreuses familles qui y vivent. Cela m’a donné envie de lire davantage autour de ce sujet.

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Comme vous le voyez, cette première fournée est loin d’être terrifique. J’espère sincèrement que la suite me plaira davantage, sinon ça va devenir un calvaire de mener à bien ma mission de jurée !

Vous avez lus certains de ces romans ? Qu’en pensez-vous ? 

 

4 commentaires

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