Lecture

Les Visages de Jesse Kellerman

Ma dernière lecture en date m’a occupée pendant près de deux semaines (ce qui n’est jamais bon signe). Ce n’est pas comme ça que je vais atteindre mon score de 100 livres pour la fin décembre !

LesVisages_Kellerman

Ethan Muller, riche héritier de la famille Muller détient une galerie d’art à New York. A 33 ans, il est assez fier de ce qu’il a accompli malgré son absence de diplôme (heureusement qu’il y avait l’argent et les relations de papa, hein !). Un jour, Tony Wexler, l’associé de son père lui fait découvrir des dessins appartenant à un de ses locataires disparu depuis plusieurs mois. Flairant le chef d’oeuvre, Ethan accepte les dessins et organise une exposition de grande envergure. Le succès est au rendez-vous, l’expo fait la Une des journaux. C’est par ce biais qu’un ancien policier à la retraite découvre ces dessins et leur trouve une étrange similitude avec des photos de victimes de crimes sexuels ayant eu lieu quarante ans plus tôt et dont on a jamais retrouvé l’auteur. A force de persuasion, l’ex policier parvient à convaincre Ethan de mener son enquête sur ce mystérieux artiste…

Gros succès de librairie il y a quelques années, Les Visages a été nommé “meilleur polar Points” de l’année 2011. Franchement, si celui-ci était le meilleur, je ne voudrais pas lire les autres ! Pour moi, ce n’est pas un thriller au sens strict du terme ! Certes, enquête policière il y a, mais elle est relativement secondaire. L’accent est davantage mis sur les secrets de famille des Muller. Régulièrement, des chapitres entiers, intitulés Interludes, sont consacrés aux ancêtres d’Ethan. Ainsi, on remonte à l’arrivée du premier Muller (à ce moment encore appelé Mueller) aux Etats-Unis, jusqu’au père d’Ethan. On comprend ainsi que le mystérieux artiste n’est finalement pas un inconnu aux yeux des Muller.

Le démarrage du roman est extrêmement long. Le premier interlude n’a pas vraiment beaucoup d’intérêt si ce n’est de montrer que la famille a construit son empire à partir de très peu de choses. Le personnage d’Ethan est horripilant au possible car fort prétentieux et le lecteur, s’attendant davantage à thriller, ne comprend pas pourquoi Jesse Kellerman s’attarde autant sur les éléments du passé ou encore les petits tracas de la vie de la galerie. Pour moi, ce n’est qu’après la moitié du roman que l’histoire commence réellement à décoller (et encore).

Je pense que j’aurais davantage apprécié ce roman si on ne me l’avait pas vendu comme LE thriller. Comme roman regorgeant de secrets et de mystères familiaux, il est assez bien construit. Mais comme thriller, il ne répond pas à mes attentes (hé oui, encore une déception due à un marketing mal élaboré !).

Une des originalités du roman tient également au fait que le narrateur, qui est sensé être Ethan Muller, annonce à son lecteur qu’il souhaite écrire un roman policier. Il tourne un peu en dérision les habitudes du genre et critique la façon dont il aborde son propre roman. La plus grande partie du roman est alors écrite  la première personne du singulier. Les Interludes, quant à eux, sont écrits à la troisième personne, créant une certaine distance.

Cette première lecture d’un roman de Jesse Kellerman m’a laissée quelque peu dubitative. Je l’ai finalement apprécié mais je reste sur de mauvaises impressions, notamment sur l’idée d’un certain ennui. Je ne pense pas lire un autre de ses romans dans l’immédiat.

Ma note : 

love3

7 commentaires

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