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Les Cerfs-volants de Kaboul de Khaled Hosseini

Aujourd’hui, je vais vous présenter un roman qui m’a particulièrement bouleversée : Les Cerfs-volants de Kaboul de Khaled Hosseini. J’ai d’ailleurs attendu quelques jours avant d’écrire ma chronique afin de ne pas tomber dans l’excès d’émotion.

Couverture Les Cerfs-volants de Kaboul

Ce roman débute dans le Kaboul des années 70 où les femmes s’habillaient “à l’Occidentale”, où les hommes pouvaient se servir un verre de bière après une journée de travail et où les enfants se rendaient régulièrement au cinéma pour visionner un bon western américain. On découvre une ville verte et agréable, tout le contraire de ce que l’on a pu voir aux JT ces dernières années. C’est à cette époque qu’Amir, fils d’un riche homme d’affaire pachtoun partage ses journées et ses jeux avec Hassan, le fils de son domestique, Hazara d’origine. Les deux enfants grandissent comme des frères, véritablement inséparables jusqu’au jour où, pour obtenir un objet qui lui apporterait enfin la reconnaissance de son père, Amir abandonne Hassan dans un guet-apens. Un épisode qui provoquera la mort de leur amitié. Des années plus tard, Amir vit aux USA. Il a fui l’Afghanistan avec son père après l’invasion des Russes et n’a plus aucune nouvelle de ses proches restés au pays. Mais, en 2001, peu avant les attentats de New-York, il reçoit un appel de l’ancien associé de son père, l’implorant de le rejoindre au Pakistan afin de racheter ses fautes. Pour y parvenir, Amir doit se rendre à Kaboul, alors sous l’emprise des talibans.

J’ai beaucoup apprécié cette découverte d’un pays que je connais très peu. Je dois bien avouer que j’ai toujours eu une vision assez négative de l’Afghanistan (leur politique rétrograde envers les femmes y est pour beaucoup). Je n’avais aucune idée des différents événements qui avaient mené à l’entrée au pouvoir des talibans. Ce livre m’a donc ouvert les yeux sur mon ignorance.

Mais ce roman, c’est surtout une très belle histoire d’amitié : le dévouement d’Hassan envers Amir, encore des années après leur séparation fait réellement peine à voir ! C’est pourtant un personnage terriblement optimiste ! Il est conscient que la société ne lui accorde qu’une place subalterne due à son origine ethnique mais cela ne l’empêche pas de profiter au maximum de ce que la vie lui offre.

Le personnage d’Amir est tout aussi touchant malgré sa plus grande noirceur : c’est un petit garçon qui manque cruellement d’affection paternelle, tiraillé entre son amitié pour Hassan et l’opinion des autres (son prof de religion islamique, ses voisins, Assef, …) et qui, toute sa vie restera marqué par la culpabilité.

Les premiers chapitres reviennent sur l’enfance d’Amir et brossent les relations que le lient à Hassan et à son père. L’idée qu’une trahison a eu lieu entre les deux enfants apparaît très tôt et le lecteur s’attend donc à entendre le récit d’un événement tragique. On ne se doute même assez vite de l’identité de l’assaillant ainsi que du moment où cela aura lieu. Il n’y a donc guère de surprise durant toute cette première partie, ce que j’ai trouvé un peu dommage.

La seconde partie nous montre l’exil et l’arrivée d’Amir aux USA. Elle témoigne de l’adaptation d’une communauté dans un nouveau pays. Elle prouve également que malgré la distance, la culpabilité d’Amir ne diminue pas et qu’elle semble le poursuivre dans sa construction d’une nouvelle vie. Ici, l’accent est mis davantage sur la relation qui le lie à son père. On ne suit plus du tout l’histoire d’Hassan. On y découvre les codes qui régissent la société afghane.

La troisième partie est la plus surprenante. C’est également celle qui m’a le plus bouleversée. La vision que nous donne l’auteur de son pays dévasté par des années de guerre est réellement impressionnante. La violence qui règne est insoutenable et j’ai failli en laisser tomber mon roman plusieurs fois ! Les larmes me sont montées aux yeux quelques fois, tout comme je n’ai pas pu retenir quelques expressions de dégoût (mes compagnons de train ont dû se demander ce que je pouvais bien lire… ). Cela n’a pas amélioré l’image que j’ai des talibans (que du contraire !) mais je comprends mieux comment ils ont pu accéder au pouvoir.

Malgré la dureté de ce récit, je ne peux qu’en conseiller la lecture ! Il ouvre les yeux sur un monde assez peu connu des Occidentaux. Il permet également de redorer un peu l’image d’un pays qui s’est peu à peu enlisé dans une violence qu’il ne parvient pas à endiguer. Il témoigne également de l’importance des liens du sang et du mal que peuvent faire les secrets dans une société largement centrée sur l’honneur. Enfin, malgré l’impression de noirceur qui ressort de cette situation, il apporte un message d’espoir pour les générations futures, notamment à travers le personnage de Sorhab.

Ma note : 

love5

 

 

 

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