Lecture

Lame de fond de Linda Lê

Le dernier roman de Linda Lê, intitulé Lame de fond, a été retenu parmi les 4 finalistes au Prix Goncourt 2012, raison pour laquelle on m’a proposé d’en rédiger la fiche de lecture, il y a quelques semaines.

Lame de fond débute par la mort de Van et le récit de son enterrement. Van était un vietnamien nationalisé français, un brin volage, qui travaillait comme correcteur dans le monde de l’édition parisien. Il était marié à Lou avec qui il avait une fille, Laure. Il est mort, écrasé par son épouse. Linda Lê tente donc de nous faire découvrir ce qui peut bien se cacher derrière un tel fait-divers.

Il s’agit d’un roman polyphonique, découpé en quatre grandes parties, elles-mêmes composées de 4 chapitres. Chaque chapitre reprend le témoignage d’un des protagonistes : Van, Lou, Laure et Ulma, la maîtresse de Van. Chacun raconte son ressenti face à la mort de Van et se remémore des moments importants de sa vie. On découvre alors peu à peu comment la famille s’est disloquée, suite à une rencontre improbable mais inévitable.

Ce roman, largement autobiographique dans le traitement des personnages, m’a beaucoup touchée : le passé douloureux de Van, le cruel manque d’affection d’Ulma ou encore le mal-être de Laure sont racontés de manière assez poignante. Je ne connaissais pas Linda Lê et la lecture de Lame de fond a été une très bonne surprise ! Je pense donc me pencher rapidement sur le reste de son œuvre.

Les thèmes développés dans ce roman sont assez noirs (l’exil, la guerre, l’absence de communication ou encore la trahison) et sont propres à la littérature d‘auteurs francophones d’origine étrangère. En effet, comme son personnage,Linda Lê est elle aussi une vietnamienne émigrée à Paris.

Le style de l’auteure est parfois assez difficile à soutenir, dans le sens où elle utilise de nombreux archaïsmes ou des mots assez rares, obligeant son lecteur à recourir au dictionnaire pour les comprendre. Par contre, elle a su adapter ses niveaux d’écriture à la personnalité de chacun de ses personnages, à tel point qu’il ne serait même pas nécessaire de préciser qui “parle” au début de chaque chapitre : Van et Ulma ont un style plus verbeux, Lou utilise un vocabulaire et une syntaxe plus classique tandis que Laure reprend les expressions typiques d’une adolescente de 16 ans.

La lecture de ce roman m’a également donné envie d’en apprendre davantage sur l’histoire du Vietnam et l’Asie en général, chose que je connais fort peu.

C’est donc un très joli roman, parfois assez dur, que je conseille à ceux qui voudraient découvrir ce que nous réservent les auteurs francophones. A noter que, comme le reste de son œuvre, Lame de fond a connu une très bonne réception auprès des critiques littéraires.

Ma note : 

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