Lecture

Le bleu est une couleur chaude – Julie Maroh

Il y a quelques mois déjà, cette BD m’avait fait de l’œil, dans les rayonnages d’une grande librairie bruxelloise. Malheureusement, ma radinerie m’avait dissuadée de l’acheter. Quelle ne fut pas ma joie de la découvrir dans la section BD de ma bibliothèque !

Une fois rentrée chez moi, ni une, ni deux : je me prépare un petit thé et je m’installe avec la BD.

Le Bleu est une couleur chaude est sans aucun doute mon “coup de cœur BD” de cette année 2012 (oui, elle date de 2010, mais c’est pas grave) !!

Les dessins, tout d’abord, sont particulièrement réussis : d’un point de vue esthétique mais aussi par les émotions qu’ils parviennent à faire passer. L’idée de jouer sur les couleurs dans une nuance de gris avec quelques touches de bleu me plait beaucoup. On pourrait craindre que cela donne une touche sombre au récit, mais il n’en est rien.

Un exemple de planche

L’histoire, ensuite, est particulièrement touchante. Dès le début, on apprend la mort de l’une des protagonistes : Clémentine. C’est à travers ses journaux intimes, légués à Emma, qu’on découvre l’évolution de leurs sentiments, depuis leur rencontre éclair quinze ans plus tôt, jusqu’à la mort de Clémentine. On y lit les états d’âmes d’une ado qui se cherche, ne se sentant pas tout à fait “comme les autres”. Certains passages sont particulièrement durs : sans dénonciation particulière, Julie Maroh intègre dans cette histoire, les nombreux préjugés et discriminations que subissent les membres de la communauté gay et lesbienne, plus particulièrement dans les années 90 (même si, rien qu’à entendre les absurdités qui se disent actuellement en France, ces préjugés ont encore la vie dure).

Ce que j’ai aimé aussi, c’est le rythme de l’histoire. Il ne s’agit pas d’une BD d’une cinquantaine de planches, on a le temps de se plonger dans l’univers, de découvrir les personnages. Les relations ont le temps de se construire, d’évoluer. Enfin, la chute de la BD n’est pas bâclée comme c’est parfois le cas dans des BD d’un seul tome, où les auteurs manquent souvent de place.

Bref, durant toute ma lecture, je me suis laissée emportée par cette merveilleuse histoire d’amour et d’amitié qui se joue autour de Clémentine, Emma, Valentin. Quelle tournure va prendre leur histoire ? Comment vont réagir ses parents ? Etc. Je laisse maintenant passer quelques jours avant de la reprendre et regarder plus à mon aise, les détails des dessins.

Le Bleu est une couleur chaude est la première BD publiée de Julie Maroh : une jeune auteure BD française, qui a fait une partie de ses études à Bruxelles. Vous pouvez retrouver son actualité sur son blog : Les Cœurs exacerbés.

Et un conseil, si vous ne l’avez pas encore lue (honte à vous !), courez-vite la chercher !!

Info de dernière minute : la BD va être adaptée au cinéma par Abdellatif Kechiche, avec Léa Seydoux dans le rôle d’Emma et Adèle Exarchopoulos (la petite effrontée qui parvient à s’échapper du Vélib’ dans La Rafle) dans le rôle de Clémentine.

** Ps : je ne suis absolument pas une spécialiste BD, raison pour laquelle je ne m’attarde pas particulièrement sur l’aspect graphique, je n’y connais rien.

Ma note : 

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