Humeurs,  Lecture

Le Chardon et le Tartan [Outlander #1] de Diana Gabaldon

Comme vous avez pu le constater sur le blog ou sur Instagram, il y a quelques semaines, j’avais décidé de profiter de mes vacances d’été pour sortir ce petit pavé qui prenait la poussière dans ma PAL depuis Noël dernier et qui est difficilement transportable dans le métro.  A l’heure actuelle, alors que deux semaines [trois ?] se sont écoulées depuis que je l’ai refermé et je me creuse les méninges pour trouver comment vous parler de ce premier tome d’Outlander de Diana Gabaldon…

Outlander de Diana Gabaldon
La photo n’a pas été prise aujourd’hui mais il fait tout aussi mouillé dehors…

Résumé

Ecosse, 1945. Claire, infirmière, profite d’un voyage en Ecosse pour renouer avec son mari, duquel elle avait été séparée six années durant, à cause de la Seconde Guerre mondiale. Un jour, alors qu’elle cherche des plantes médicinales près d’un site de menhirs, la jeune femme se trouve aspirée par l’un d’entre eux et atterrit 200 ans en arrière, en pleine guerre des Highlands. Alors qu’elle cherche à comprendre ce qu’il lui arrive, elle est emmenée par une bande d’Écossais qui la soupçonnent d’être une espionne anglaise. Claire doit alors apprendre à vivre dans cette curieuse communauté, tout en cherchant un moyen de remonter le temps. Elle fait alors la rencontre de Jamie Fraser, un highlander qu’elle trouve pour le moins charmant et qui risque de la faire revenir sur ses envies d’évasion…

Ce que j’en ai pensé ?!

 

Comme vous l’aurez compris, je suis assez mitigée concernant cette lecture. Autant je me suis laissée embarquer dans le récit au point de le dévorer en quelques jours [un bon point pour l’autrice], autant je ne compte pas le nombre de choses qui m’ont énervée, fatiguée, désespérée au cours de ma lecture…

Tout d’abord, je pensais que cette histoire s’ancrait davantage dans un univers fantastique que ce qu’il ne l’est en réalité : on parle somme toute assez peu du voyage dans le temps, des légendes qui l’entourent et du pourquoi et comment c’est arrivé à Claire. Peut-être que cela viendra dans les tomes suivants mais vu que la brique fait quand même 800 pages, je trouve qu’on aurait pu s’y pencher davantage… Car, en réalité, la majeure partie de l’intrigue réside dans l’histoire d’amour entre Claire et Jamie et, un tout petit peu, sur l’opposition entre les Anglais et les Highlanders [juste de quoi pimenter un peu l’affaire, ajouter un méchant et  proposer un brin de suspens].

Alors, je ne suis pas naïve, je sais bien que la condition de la femme était loin d’être enviable, il y a près de 300 ans. Néanmoins, j’ai eu beaucoup de mal à accepter le traitement qui en est fait dans ce roman. D’autant plus que l’héroïne principale y est décrite comme une femme moderne et indépendante. Alors, oui, elle n’a peut-être pas sa langue dans sa poche, mais je trouve quand même qu’elle accepte assez facilement sa position de pauvre petite chose qui n’a qu’à gentiment suivre son mari, sans discuter. D’ailleurs, j’ai trouvé qu’en général, les personnages féminins de ce roman étaient bien pâlots, sans grande personnalité, contrairement à ceux que j’avais rencontrés dans Les Piliers de la Terre [Ken Follett, ce génie…] qui se déroulait pourtant au XIIe siècle. Les deux seules femmes qui montrent un tant soit peu de caractère et qui ont une vraie place dans l’intrigue [à part Claire] sont une femme-sorcière et la sœur de Jamie qui a hérité du sale caractère des Fraser… Super !  Heureusement que cette série est écrite par une femme, sinon on aurait pu taxer l’auteur de misogynie.

[Attention, là je vais spoiler !] L’une des scènes qui m’a le plus dérangée et que je ne peux malheureusement pas passer sous silence n’est autre que celle de la “punition de Claire”. Déjà que celle-ci n’a plus vraiment droit au respect de Jamie depuis qu’ils sont mariés [maintenant qu’elle lui appartient, elle est priée d’ouvrir les jambes aussi souvent qu’il le lui demande, qu’elle en ait envie ou non], elle se fait également “corriger” physiquement quand elle lui désobéit. Et tout le monde trouve ça drôle et normal ! Non… Vraiment… Je ne peux pas adhérer à ça, présenté de cette manière, dans un roman ! [Dans la vie non plus, hein, faut-il le préciser ?!]Et encore moins imaginer qu’on puisse encore fantasmer sur un mec comme Jamie Fraser après avoir lu ça [sérieusement les filles, vous aimeriez que votre mec vous traite comme ça, canon ou pas ?!]. [fin du spoil]

Au-delà de l’apologie de la violence faite aux femmes, ce qui ressort énormément de ce roman, c’est la banalisation du viol [qu’importe le sexe ou l’âge de la victime]. Là encore, j’ai eu beaucoup de mal à accepter le caractère extrêmement redondant de ce genre de scènes [j’aurais dû les compter tiens]. Est-ce vraiment nécessaire pour montrer que l’époque est brutale ?! Je ne pense pas…

Alors oui, Outlander est un véritable page turner, malgré ces éléments peu ragoutants, mais je n’aime vraiment pas les messages qu’il véhicule. De plus, j’ai trouvé qu’au final, l’intrigue [si on excepte le voyage dans le temps] n’avait pas grand chose d’original et contenait beaucoup de lieux communs. Elle perd également pas mal en crédibilité par le fait qu’à partir du moment où Claire rencontre Jamie, il n’est presque plus question de son mari [sauf pour le comparer à son ancêtre]. Ce passage sous silence m’a pas mal frustrée : comment a-t-il réagi à la disparition de Claire ? Les gens du coin ont-ils déjà été témoins de disparitions similaires ? Tout ces questionnements [et leurs réponses] m’ont clairement manqué.

Du coup, je ne suis pas sûre de me lancer dans la suite de la saga. Peut-être vais-je suivre la série télé pour connaître le fin mot de l’histoire mais, vu l’épaisseur des pavés suivants et le manque de consistance de celui-ci, je ne pense pas avoir envie de passer beaucoup de temps dessus… A voir.

Je sais que cette série a connu un succès fou et je me demande si je suis la seule à trouver cela beaucoup trop surfait ?

Qu’en avez-vous pensé ? 

Infos pratiques

  • Titre : Le Chardon et le tartan [Outlander, #1]
  • Autrice : Diana Gabaldon
  • Edition : J’ai Lu, 2014
  • Nombre de pages : 864
  • Genre : romance historique
  • Ma note : 14/20

Ce roman s’inscrit toujours dans le cadre de mes deux challenges annuels  : Un Pavé par mois chez Bianca et le challenge littéraire 2016 de Mille vies en une dans la catégorie “Livre adapté en série télé”.

2 commentaires

  • maudapl

    Je comprends ton sentiment sur la place de la Femme dans ce livre… N’oublions pas que Claire vient de l’après-guerre et que l’émancipation des femmes en est à ses balbutiements… Donc elle n’a forcément pas notre “approche” de ses droits – je dirai. L’épisode sur sa “punition” n’est pas quelque chose qui m’a plu non plus.

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