Lecture

Mirage de Douglas Kennedy

Je reviens cette fois encore avec un roman reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio : Mirage, de Douglas Kennedy. De cet auteur, j’avais lu Cet instant-là, une histoire d’amour sur fond d’espionnage qui se déroulait dans l’hiver de l’Allemagne pré-réunification. Avec Mirage, l’auteur fait cap vers le sud, direction le Maroc.

Douglas_Kennedy_Mirage

Robyn, la quarantaine, vit à Buffalo où elle exerce le métier d’experte-comptable. Elle est mariée depuis deux ans à Paul, un artiste de 20 ans son aîné, avec lequel elle projette d’avoir un enfant. Le couple connaît de nombreuses turbulences dues, notamment, à l’absence totale de maturité de Paul et à sa fâcheuse tendance à dilapider un argent qu’il ne possède pas. Cependant, lorsque son mari lui propose de fêter la vente d’une partie de son oeuvre par un voyage d’un mois sous le soleil marocain, Robyn accepte de lui donner une dernière chance. Elle espère alors que cet aparté leur permettra de se retrouver et de concevoir l’enfant tant désiré. 

Durant les premiers jours du voyage, tout semble idyllique : Paul a retrouvé l’inspiration et Robyn apprend le lâcher-prise. Mais rapidement, une révélation brise cette douce quiétude : Paul, rongé par la culpabilité disparaît, laissant Robyn affronter tous les dangers pour tenter de le retrouver. Elle découvre alors le côté sombre de son mari et les nombreux pièges que recèle le désert marocain pour une femme demeurée seule.

Alors que j’étais vraiment tombée sous le charme de Cet instant-là, j’ai eu beaucoup de mal à véritablement profiter de Mirage. La première raison de ce désamour, je pense, c’est le contexte dans lequel se déroule le roman : je ne connais pas du tout le Maroc, sinon par le biais des stéréotypes qui circulent dans nos contrées occidentales. J’admets également que je ne m’intéresse pas à cette culture [ou du moins, à sa version moderne] : une société qui garde une image aussi aliénante de la femme, ça a plutôt tendance à m’énerver qu’à me charmer. Or, dans ce roman : cet aspect est souvent mis en avant : l’air dédaigneux avec lequel les hommes traitent le plus souvent Robyn, le fait qu’elle ne peut pas se promener seule sans se faire importuner, etc. Par ailleurs, j’ai trouvé le roman fort condescendant par rapport à la société marocaine. Cette impression m’est venue en repensant à la relation qui se développe entre Robyn et sa professeure de français : le narrateur semble énormément juger la qualité de vie de cette jeune femme qui ne peut s’épanouir au sein de la société marocaine et qui ne rêve que de rencontrer un occidental qui l’emmènera loin de sa vie actuelle. L’argent a aussi une place importante dans ce roman et surtout, la dualité entre l’aisance de ces américains moyens qui peuvent se permettre de dépenser sans compter et la pauvreté de la population autochtone.

Ensuite, l’intrigue en elle-même m’a parue extrêmement alambiquée et peu vraisemblable. Les situations les plus rocambolesques et les clichés se multiplient : je ne citerais comme exemple que les policiers hautement corruptibles ou la fainéantise du gardien de l’hôtel. J’ai eu du mal à croire à l’enchaînement des événements suite à la disparition de Paul : on se croirait presque dans un blockbuster américain tellement les retournements de situation sont gros comme des maisons.

Enfin, la relation entre Paul et Robyn est à elle seule un énorme stéréotype : une jeune femme réservée, posée, qui ne s’est jamais remise de la mort de son père dont elle était très proche [et qui, lui-même, était un peu artiste] se laisse séduire par un homme au caractère pour le moins bohème, de 20 ans son aîné, un flambeur qui lui permet d’enfin s’épanouir sexuellement… Du vu et revu.

Néanmoins, Douglas Kennedy sait comment tirer les ficelles qui maintiendront l’intérêt de son lecteur : l’écriture est fluide, le suspens présent jusqu’aux dernières pages, … De telle sorte que, malgré ses nombreux défauts, je n’ai pas pu lâcher ce roman avant de savoir si Robyn allait ou non s’en sortir.

Comme vous pouvez le lire, je n’ai pas été subjuguée par cette lecture. Je pense que ce n’est clairement pas le meilleur roman de l’auteur et donc, je ne vous le conseille pas pour une première rencontre avec le romancier.

Et vous, que pensez-vous de Douglas Kennedy ? 

D’autres romans de lui à me conseiller ? 

 

L’avantage de ce roman de 426 pages, c’est qu’il me permet déjà de remplir mon objectif pour le challenge de Bianca !

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